Ce chapitre aborde :
- les rhinopharyngites (aussi appelées adénoïdites), qui constituent l’essentiel de la pathologie rhinopharyngée de l’enfant ;
- les autres affections rhinopharyngées de l’enfant, rares, sont évoquées en diagnostic différentiel ;
- les infections amygdaliennes aiguës (angines) et chroniques (amygdalites chroniques) qui se rencontrent à tout âge.
L’ensemble de ces manifestations réactionnelles et infectieuses est lié à la pathologie de l’anneau ou grand cercle lymphatique de Waldeyer, disposé à l’entrée des voies aérodigestives supérieures. Il représente une partie importante du système lymphoïde périphérique, à côté des ganglions lymphatiques, de la rate et des formations lymphoïdes du tube digestif. Il est constitué essentiellement par (figure 1) :
- les amygdales (tonsilles) palatines, au niveau de l’isthme du gosier ; elles sont situées en arrière du pilier antérieur de l’amygdale sous tendu par le muscle glosso-staphyllin, en avant du pilier postérieur de l’amygdale sous tendu par le muscle pharyngo-staphyllin, en dedans du muscle constricteur moyen du pharynx. La vascularisation est assurée par des branches de l’artère carotide externe, l’artère carotide interne étant un simple rapport anatomique situé en arrière et en dehors.
- l’amygdale (tonsille) pharyngée au niveau du rhinopharynx ; le rhinopharynx est la partie du pharynx située au dessus d’un plan passant par le palais dur, il présente sur ses faces latérales l’orifice tubaire, il répond en avant par les choanes aux fosses nasales. En arrière, il répond au rachis au travers du plan prévertébral qui contient des formations lymphoïdes.
- l’amygdale (tonsille) linguale, au niveau de la base de la langue.
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Physiopathologie - généralités
À la naissance, l’enfant ne possède comme moyen de défense anti-infectieux immunitaire humoral que les seules IgG maternelles : cette arme anti-infectieuse est passive et temporaire (environ 6 mois). Durant cette période, l’enfant met en place ses propres moyens d’acquisition immunitaire : son tissu lymphoïde.
Les antigènes nécessaires à cette synthèse immunitaire pénètrent dans l’organisme par les fosses nasales et entrent d’abord en contact avec la muqueuse du rhinopharynx, entraînant ainsi le développement de l’amygdale pharyngée, puis dans un second temps, au niveau de l’oropharynx (amygdales palatines), enfin le long du tube digestif (plaques de Peyer).
Les antigènes, viraux ou bactériens, traversent la muqueuse, sont captés par les macrophages et véhiculés dans les centres germinatifs du tissu lymphoïde, centres de la synthèse immunitaire (grâce aux lymphocytes B et T), qui ainsi se multiplient, augmentent de volume et provoquent l’hypertrophie de l’amygdale pharyngée : les végétations adénoïdes.
L’hypertrophie adénoïdienne (de même que celle des amygdales) doit donc être considérée non pas comme une manifestation pathologique, mais comme la réaction normale d’un organisme en voie de maturation immunitaire.
L’inflammation du rhinopharynx (rhinopharyngite) représente chez l’enfant une adaptation naturelle au monde microbien. On doit considérer comme normale une fréquence de quatre à cinq rhinopharyngites banales, non compliquées par an, jusque vers l’âge de 6 à 7 ans. Cette "maladie d’adaptation" évolue pendant la période au cours de laquelle l’enfant acquiert son capital immunitaire.
Par contre, les rhinopharyngites ou les angines de l’enfant sont considérées comme véritablement pathologiques lorsqu’elles se répètent trop souvent ou lorsqu’elles entraînent des complications.
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