2 . 1 . 3  -  Adénopathies non inflammatoires


Elles représentent en fait le véritable problème de ces tumeurs latérales du cou car l'origine  néoplasique est fréquente.

 La topographie permet de distinguer les régions suivantes :

2 . 1 . 3 . 1  -  Région jugulo-carotidienne


L’âge est un bon élément d’orientation ainsi que le terrain :

  • chez l’adulte d’âge moyen (40-50 ans), éthylotabagique : il faut surtout évoquer une adénopathie métastatique d’un carcinome des VADS :
    • elle peut être révélatrice d’un carcinome pharyngolaryngé ou de la cavité buccale que l’examen met en évidence. Un carcinome du cavum peut en être l’origine chez un adolescent ou un adulte jeune, notamment d'origine asiatique ou maghrébine.
    • la découverte de la tumeur primitive permettra sa biopsie. Un bilan d’extension complète le diagnostic avec en particulier une panendoscopie, un scanner cervico-thoracique. Une fois le bilan général réalisé, le dossier du patient doit être présenté en Réunion de Concertation Pluridisciplinaire (RCP) en présence d'oncologues médicaux et de radiothérapeutes pour prendre la décision thérapeutique qui sera transmise au patient, c'est le Plan Personnalisé de Soin (PPS) lors de la consultation d'annonce (CA)(documents écrits obligatoires dans le dossier médical).
    • il peut s’agir d’une adénopathie cervicale en apparence primitive lorsque les examens ORL et endoscopiques sont strictement normaux. Le diagnostic est fait à l’examen histologique extemporané, lors d’une cervicotomie exploratrice qui permettra en cas de métastase d'un carcinome confirmé, de réaliser dans le même temps thérapeutique le curage ganglionnaire. Dans cette situation, une amygdalectomie homolatérale à la lésion peut être réalisée dans le même temps opératoire, devant la fréquence de lésions primitives intra-amygdaliennes infracliniques ; une biopsie systématique du cavum doit aussi être réalisée. De la même manière, le dossier est discuté en RCP pour discuter du traitement complémentaire, le PPS et la CA sont organisés, le tout étant consigné dans le dossier patient.
  • adulte plus jeune, en bon état général, il faut penser à une hémopathie maligne sans toutefois omettre de penser à un carcinome du cavum :
    • maladie de Hodgkin : le début ganglionnaire cervical isolé est fréquent et le diagnostic est alors souvent difficile (adénopathie unique, sus-claviculaire, indolore). Mais il peut s’agir d’emblée de polyadénopathies cervicales, unilatérales, parfois bilatérales mais asymétriques. L’examen ORL est négatif et la présence éventuelle d’autres atteintes ganglionnaires (médiastinales), de signes généraux, d’une splénomégalie plaident en faveur d’un Hodgkin. Le diagnostic repose sur la ponction à l’aiguille fine (cytologie) ou mieux sur l’histologie du ganglion dans sa totalité (en excluant toute biopsie ganglionnaire),
    • lymphome malin non hodgkinien : son siège d’élection est le cou. Il réalise un aspect de masse ganglionnaire de croissance rapide. D’autres localisations au niveau de l’anneau de Waldeyer sont possibles : amygdale, rhinopharynx en particulier. Le diagnostic repose sur l’histologie du ganglion dans sa totalité (en excluant toute biopsie ganglionnaire). Il est important d’adresser en anatomie pathologique un prélèvement frais pour étude des marqueurs du lymphome
    • dans les deux cas, un bilan d'extension est réalisé et le dossier est discuté en RCP pour définir le programme thérapeutique.
  • Sujet âgé : leucémie lymphoïde chronique. Elle débute fréquemment au cou et réalise une macropolyadénopathie régulière et symétrique. Outre l'examen clinique, le diagnostic repose sur l'hémogramme et l'immunophénotypage des lymphocytes sanguins.
FIgure 1
Patient présentant une métastase ganglionnaire d’un carcinome pharyngé

2 . 1 . 3 . 2  -  Région sous-mandibulaire


Penser adénopathie métastatique d’un carcinome de la langue, du plancher de la bouche, de la gencive ou de la lèvre ; nécessité d'un examen ORL précis, complet sans omettre la palpation.

2 . 1 . 3 . 3  -  Région sus-claviculaire


Penser à une métastase d’un cancer Å“sophagien, pulmonaire ou digestif (si adénopathie gauche : ganglion de Troisier).

2 . 1 . 3 . 4  -  Régions spinales


C’est le siège des métastases ganglionnaires des carcinomes du cavum ou de l’oropharynx (figure 2).

Figure 2 : Adénopathie métastatique d'un carcinome ORL
A. Adénopathie métastatique. B. Rachis cervical. C. Bifurcation carotidienne normale.

2 . 2  -  Tuméfactions cervicales médianes


Région sous-mentonnière


Ce sont essentiellement des adénopathies :

  • aiguës, d’origine buccodentaire ;
  • chroniques :
    • surtout métastases d’un cancer du plancher de la bouche, de la langue et des lèvres,
    • mais aussi : tuberculose, toxoplasmose, sarcoïdose, maladie des griffes du chat, pathologie lymphatique maligne.

Région hyoïdienne

La région prélaryngée et préhyoïdienne est rarement le siège d’une adénopathie. Citons le ganglion prélaryngé, le plus souvent inflammatoire, rarement carcinomateux.

Région sus-sternale

Elle est rarement le siège d’adénopathies prétrachéales, souvent malignes.

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