Introduction

Tous les éléments constituants du cou peuvent être à l’origine d’une tuméfaction cervicale, mais c’est l’adénopathie qui est le plus souvent en cause dans les tuméfactions latérales du cou. L’essentiel est de ne pas errer en cas d’adénopathie de nature maligne.

1  -  Diagnostic positif


Face à une tuméfaction cervicale, le diagnostic positif repose sur le bilan de base qui comprend plusieurs temps.

1 . 1  -  Interrogatoire


Il est essentiel et doit préciser :

  • les antécédents :
    • radiothérapie dans l’enfance,
    • tuberculose, prise de lait cru, fromage frais, alimentation par produit de chasse ou de pêche artisanale,
    • intervention ayant porté sur la face ou le cuir chevelu (épithélioma ou mélanome).
  • date d'apparition et conditions de survenue (épisode inflammatoire ou infectieux, apparition progressive ou brutale).
  • signes fonctionnels évoquant une lésion primitive dans les voies aérodigestives supérieures : odynophagie, otalgie, dysphagie, dysphonie, amaigrissement ;
  • signes fonctionnels évoquant une hémopathie : prurit, sueurs nocturnes, amaigrissement ;
  • l’âge et le facteur racial doivent être pris en compte : migrants (tuberculose), asiatiques, maghrébins, inuits (cancer du cavum).

1 . 2  -  Examen clinique


Il recherche les caractères de cette tuméfaction :

  • inspection :
    • état de la peau (cicatrice, rougeur),
    • ascension à la déglutition (goitre) ;
  • palpation :
    • caractère inflammatoire on non avec recherche de douleur, de rougeur et de chaleur de la peau,
    • siège par rapport aux chaînes lymphatiques cervicales,
    • consistance dure voire ligneuse (évocatrice d'un  cancer), rénitente (laissant suspecter un kyste), molle (lipome).
    • forme: la perte de la forme oblongue d’une adénopathie est un critère en faveur de son envahissement tumoral,
    • caractère isolé ou multiple, uni- ou bilatéralité,
    • mobilité par rapport aux plans superficiels et profonds, par rapport à l'axe laryngo-trachéal, mobilité par rapport aux vaisseaux
    • taille: hauteur largeur, épaisseur  (suspect sur adénopathie de plus de 3 cm)
    • caractère battant ou non, expansibilité  (palpation d'un thrill);
  • auscultation si la tumeur est battante, à la recherche d’un souffle.

L’examen général doit rechercher :

  • d’autres ganglions au niveau des territoires axillaires, inguinaux ;
  • une hépato-splénomégalie
  • des manifestations diverses orientant vers une hémopathie.

1 . 3  -  Examen ORL et cervicofacial


Éventuellement aidé par nasofibroscopie doit être systématique et complet : VADS, thyroïde et territoires cutanés de la face et du cou (y compris le cuir chevelu et la nuque)  à la recherche de mélanome ou de carcinome spinocellulaire cutané.

1 . 4  -  Des examens paracliniques sont demandés de façon systématique


Ils constituent un bilan minimum :

  • NFS, VS, CRP en cas d'aspect inflammatoire
  • radio pulmonaire de face et de profil ;
  • IDR à la tuberculine ;
  • échographie cervicale et thyroïdienne voire d'emblée TDM cervico-thoracique injecté.

1 . 5  -  Autres examens demandés en fonction des données de l'examen clinique et du bilan paraclinique minimum

  • sérologies (HIV, EBV, toxoplasmose, rubéole, maladie des griffes du chat) ;
  • imagerie par TDM ou IRM injectés ;
  • angio-IRM ou artériographie (si suspicion de tumeur vasculaire) ;
  • myélogramme (si suspicion d’hémopathie).
  • dosage de T4 – TSH – Thyrocalcitonine en cas d'origine thyroïdienne.
  • La ponction cytologique à l'aiguille fine permet d’orienter le diagnostic, en particulier dans le cas d’adénopathie métastatique de carcinome des VADS ou de carcinome papillaire thyroïdien. Elle permet dans les tumeurs fluctuantes de préciser le caractère de la collection liquidienne, de faire un examen bactériologique et cytologique.

Une panendoscopie associant sous anesthésie générale une exploration pharyngo laryngée et du cavum, voire une trachéobronchoscopie et une oesophagoscopie sera utile dès que l’on suspecte une adénopathie d’allure maligne surtout chez un sujet éthylo tabagique.

Elle pourra être associée à :
La cervicotomie exploratrice avec adénectomie (donc exérèse complète sans effraction capsulaire et non une simple biopsie) et examen histologique extemporané permet le diagnostic puis le traitement dans le même temps opératoire.

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