3 . 2  -  Tumeurs palpébrales


Les tumeurs palpébrales sont fréquentes, en particulier chez le sujet âgé.

Figure 7 : Épithélioma basocellulaire
Figure 8 : Épithélioma baso-cellulaire du canthus interne
Figure 9 : Carcinome épidermoïde (épithélioma spino-cellulaire)

1. Tumeurs bénignes

Les tumeurs bénignes les plus fréquentes sont le papillome et l’hydrocystome (kyste lacrymal), et les Xanthélesmas (dépôts de cholestérol)
Leur traitement chirurgical doit être le plus conservateur possible, ménageant en particulier le tarse et la bordure ciliaire.

2. Tumeurs malignes

Tumeurs épithéliales

Les tumeurs malignes les plus fréquentes des paupières sont des tumeurs épithéliales, en particulier le carcinome basocellulaire. Celui-ci se présente typiquement sous la forme d’un nodule perlé avec des télangiectasies, parfois avec un ulcère central. La perte de cils et le caractère perlé doit faire suspecter une malignité.  Non traité, le carcinome basocellulaire s’étend et envahi progressivement les structures avoisinantes, et peut menacer notamment le globe oculaire chez les patients qui se négligent. En revanche, le risque de dissémination à distance est pratiquement nul.

La prise en charge chirurgicale doit être carcinologiquement satisfaisante, notamment avec :

• des marges d’exérèse suffisantes (4 mm selon les recommandations 2004 de l’ANAES),
• un contrôle ex-temporané des berges
• un geste de reconstruction qui dépend de l’importance de la perte de substance.

Le Carcinome épidermoïde  est moins fréquent, mais prolifère beaucoup plus rapidement que le carcinome basocellulaire, et peut métastaser à distance. Il convient d’en effectuer l’exérèse rapidement et de considérer un traitement complémentaire (radiothérapie).

Tumeurs mélaniques

Le mélanome malin doit être suspecté à chaque fois qu’existe une tuméfaction pigmentée ou non des paupières. Lorsque le diagnostic histologique est confirmé, il faut effectuer une exérèse carcinologiquement satisfaisante, et un bilan d’extension comprenant en particulier une échographie hépatique.

Le pronostic peut être effroyable, en fonction notamment de l’épaisseur initiale (indice de Brestlow).

Autres tumeurs malignes

Parmi les tumeurs malignes les plus fréquentes des paupières, on peut citer :

• les carcinomes sébacés, au fort pouvoir infiltrant localement,
• les lymphomes de MALT (prolifération de cellules lymphomateuses issues du tissu lymphoïde associé aux muqueuses -MALT-), tumeurs de bas grade.

Pour toutes les tumeurs malignes palpébrales découvertes, un avis en réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) doit être demandé. Celui-ci devra statuer sur la conduite à tenir, de la simple surveillance (carcinome basocellulaire enlevé en totalité) à la radio-chimiothérapie (mélanome malin métastasé).

3 . 3  -  Traumatismes des paupières


Les plaies des paupières sont fréquentes, en particulier chez l’enfant. Au moment de la prise en charge, il faut savoir vérifier :

• si le septum orbitaire (membrane qui ferme l’orbite en avant) est atteint : si c’est le cas, il faut explorer l‘orbite radiologiquement et/ou chirurgicalement
• si le globe oculaire est intact : une plaie de paupière est une plaie du globe jusqu’à preuve du contraire
• si les canalicules lacrymaux sont arrachés (cas fréquent des morsures de chien au visage des enfants) : si c’est le cas, il faut les réparer sous anesthésie générale en urgence.

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