À distance de la période prandiale, la baisse de l’insulinémie et l’élévation du glucagon vont permettre à l’organisme d’utiliser les réserves énergétiques.
Le niveau des réserves énergétiques dépend de la composition corporelle d’un individu, et notamment de son niveau de masse grasse. Ces réserves ne sont pas toutes entièrement mobilisables, c’est ainsi que le glycogène musculaire est uniquement disponible au niveau du muscle. Par ailleurs un maximum de 50 % des réserves protéiques peut être utilisé pour l’oxydation.
Substrats énergétiques | Tissus | Énergie (Kcal) | Poids (g) |
Triglycérides | Tissu adipeux blanc | 108 000 | 12 000 |
Glycogène | Foie | 200 | 70 |
Muscles | 400 | 120 | |
Glucose | Liquides circulants | 80 | 20 |
Protéines | Muscles | 25 000 | 6 000 |
Un des points majeurs de l’adaptation au jeûne est de permettre la permanence d’un apport énergétique au cerveau. Suivant la phase du jeûne, ces substrats seront le glycogène hépatique, le glucose dérivé des protéines et les acides cétoniques dérivés des acides gras. Les autres organes utilisent les acides gras comme substrat dès la chute de l’insulinémie.
Le jeûne peut être subdivisé en 3 phases. Au cours de ces phases, la consommation de glucose de l’organisme va progressivement diminuer, en raison de deux phénomènes :
Tissus | durée du jeûne | ||
12 h | 8 j | 40 j | |
Cerveau | 120 | 45 | 22 |
Muscle | 30 | 5 | 5 |
Rein | 30 | 5 | 5 |
Sang | 34 | 34 | 34 |
Total | 214 | 89 | 66 |
⇒ La phase glucidique
C’est la période interprandiale qui commence à la fin de la digestion et dure environ 20 heures. Les substrats oxydés sont :
Le glucose
Le matin, après 12 h de jeûne (état dit post-absorptif ou état basal), l’utilisation de glucose est de : 2-2,5 mg.kg–1.min–1 (= 10 14 µmol.kg–1.min–1 = 8,4 – 10,5 g/h pour un homme de 70 kg). Dans cette situation physiologique, 80 % de l’utilisation du glucose sont assurés par les tissus non insu-lino-dépendant (cerveau, médullaire rénale, intestin, peau, éléments figurés du sang) et 20 % essentiellement dans le muscle squelettique. Le glucose provient de :
Les acides gras
Provenant de la lipolyse (tissu adipeux) ils sont utilisés par tous les tissus en dehors du cerveau et des éléments figurés du sang.
⇒ La phase protéique (entre 1 et 3 jours)
⇒ La phase cétonique
Les substrats sont principalement fournis par la lipolyse. Les acides gras, produits sont :
L’utilisation du glucose est réduite de plus de 50 %, ce glucose provient de la néoglucogénèse. Le bilan azoté est nul ou faiblement négatif.
⇒ Régulations hormonales
L’ensemble de ces phénomènes d’adaptation est sous contrôle hormonal et probablement aussi neuroendocrinien. Trois événements physiologiques surviennent au cours du jeûne pour mettre en jeu l’adaptation décrite :
⇒ Régulation au niveau moléculaire
Les variations des flux de substrats énergétiques au cours du jeûne ne sont possibles que grâce à une régulation spécifique au niveau moléculaire. Les flux s’adaptent parce que les activités enzymatiques s’adaptent. Celles-ci changent au long cours essentiellement du fait d’un contrôle hormonal de l’expression des gènes des enzymes régulatrices et/ ou de l’activité de ces enzymes. Quelques exemples : la néoglucogenèse s’active grâce, entre autres, à l’augmentation de l’activité de la phosphoénol pyruvate carboxyki¬nase (PEPCK) dont la synthèse est stimulée par le glucagon et inhibée par l’insuline. Ces deux hormones exercent leurs effets directement sur la transcription du gène : elles ne modifient pas l’activité de l’enzyme.