3  -  L'adolescence


L’adolescence est une autre période à risque nutritionnel. C’est une période dont il faut savoir parler avec les adolescents et pour laquelle on découvre trop souvent une obésité qui a débuté bien avant. L’obésité débute en général entre 3 et 5 ans dans la période où l’enfant devrait commencer à être maigre mais est normal voire enrobé ce qui explique la plupart des obésités vues à l’adolescence.Il est rare que l’obésité débute tardivement, et dans ce cas elle doit amener à une réflexion sur sa cause. Pour éviter l’augmentation du nombre d’obèses qui est considérable dans nos pays comme dans les pays outre-atlantique, il faut s’efforcer de manger différemment car on mange trop souvent de trop grandes quantités d’aliments à trop haute teneur énergétique. Il est également utile de développer l’habitude d’une activité physique régulière. C’est dans cette activité régulière, plus que dans un exercice sportif hebdomadaire, que se trouve la possibilité d’éviter l’excès pondéral, en tout cas de le contrôler.

Le sport est par ailleurs un exercice d’épanouissement surtout s’il est fait de façon collective avec une émulation dans les groupes d’adolescents dans lesquels ceux-ci aiment bien se reconnaître et se retrouver s’ils ne se sentent pas trop mal dans sa peau.

Un adolescent sur deux reconnaît ne pas aimer se regarder dans une glace ou se faire photographier et 63 % des filles avouent vouloir perdre du poids.Ces éléments sont à prendre en considération et expliquent également le risque de troubles majeurs du comportement alimentaire de type boulimie nerveuse ou anorexie mentale. En outre, les comportements de restriction alimentaire peuvent favoriser une évolution vers l’obésité. Il est donc important de questionner les adolescents sur leur comportement alimentaire pour les aider à contrôler un dérapage dans leur poids plutôt que de les laisser s’enfermer dans une situation difficile.

A l’adolescence se fait également l’essentiel de la minéralisation osseuse et il est important de prendre en compte ce paramètre pour faciliter cette fixation du calcium sur le squelette protidique.

Pour cela il est nécessaire que les adolescents reçoivent un minimum de calcium dans leur alimentation (ce qui mérite d’être vérifié en particulier chez ceux et celles qui veulent contrôler leur poids) et une supplémentation en vitamine D qu’il est maintenant recommandé d’administrer au moins une fois par an dans la période péri-pubertaire.

Les recommandations pour l’adolescent sont d’apporter au moins 1000mg de calcium par jour, ce que peut apporter une consommation correcte de laitage même écrémé mais aussi des légumes type fenouil, choux, brocolis ou dessert du type noisette, amande, et enfin du poisson comme les sardines.

Le fer est le deuxième paramètre important dont il faut contrôler l’apport chez l’adolescent. La plupart des adolescents sont carencés en fer puisqu’ils ne prennent même pas la moitié de l’apport recommandé qui est de l’ordre de 15 à 22 mg/jour (plus élevé pour les filles.) Des aliments chélateurs du fer peuvent aggraver le risque de carence (fibres, thé) alors que l’apport sera optimisé s’il est pris avec, par exemple, de la vitamine C. Il est bon de contrôler également par un interrogatoire rapide quelle est la consommation régulière des adolescents pour apprécier s’ils vont couvrir leurs besoins. C’est aussi l’occasion de s’assurer qu’il n’y a pas d’autre déviation des comportements comme des prises de boissons alcoolisées, pas faciles à avouer, ou de boissons sucrées en rappelant qu’un litre de soda représente 100g de sucre, soit 400 Calories. Tout ceci incite à une écoute des plaintes parfois floues de ces adolescents qui peut ainsi les aider à retrouver des rythmes qui permettent une vie plus équilibrée et éventuellement une meilleure confiance en soi. Il ne faut pas hésiter à revoir ces adolescents seuls, à leur faire comprendre que l’on peut entendre leur désir, tout en les guidant dans ce qu’il est raisonnable de faire dans la gestion de leur alimentation.

Conclusion

En conclusion, les « bonnes » habitudes alimentaires à prendre, dès le plus jeune âge, sont 4 repas/jour dont le 4ème qui est un goûter deviendra ultérieurement une collation pouvant être supprimée à l’adolescence.

Il est souhaitable de ne pas sauter de repas, de ne pas grignoter entre les repas, de prendre un produit laitier à chaque repas y compris le goûter, de ne pas prendre de boisson sucrée, de préférer largement les fruits aux autres types de desserts et d’introduire les légumes au nombre d’au moins 1/repas pour arriver à une consommation de 5 fruits et légumes/jour.
Enfin, garder le plaisir de manger dans une ambiance sereine et conviviale, c’est-à-dire de s’offrir des plats bien présentés en se mettant à table et non pas en grignotant rapidement dans un couloir ou dans une rue.

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