2  -  Les glandes endocrines

Tableau 1 : les dosages hormonaux

2 . 1  -  L’hypophyse

2 . 1 . 1  -  Modifications anatomiques

Pendant la grossesse, on note des variations importantes de cellules hypophysaires. L'hypophyse passe de 0,4 à 0,8 g en fin de grossesse. Après l'arrêt de la lactation, l'hypophyse reprend à peu près sa taille.

2 . 1 . 2  -  Modifications fonctionnelles

La TSH plasmatique diminue quand il y a le pic d’HCG placentaire puis augmente en restant dans la normale.

Le taux de prolactine sérique monte progressivement pour être 5 à 10 fois plus élevé en fin de grossesse. Plus sa production augmente, plus celles de FSH et de LH (qui sont bas pendant la grossesse) diminuent.

L'ocytocine augmente en cours de grossesse, pour atteindre 165 µg/ml. Son rôle dans le déclenchement physiologique du travail est discuté, sa sécrétion pendant le travail est périodique et brève, et la fréquence des pics augmente au fur et à mesure que le travail avance. L'ocytocine aurait un rôle régulateur, mais non inducteur dans le déclenchement du travail.

 Déclenchement du travail - Déterminisme de la parturition

Le taux de vasopressine circulant ne varie pas mais il existe un abaissement du seuil osmotique de la sécrétion de vasopressine d'où une augmentation possible de la rétention d'eau en fin de grossesse.

2 . 2  -  La thyroïde

Il existe une possibilité de goitre maternel par carence iodée car :

  • il y a une augmentation de la filtration glomérulaire et de l’excrétion rénale d’iode,
  • il y a des pertes d’iode au niveau du complexe fœto-placentaire en fin de grossesse.


L’hypertrophie de la glande est un mécanisme compensateur, afin de maintenir la production hormonale.

Figure 1

Les taux circulants de la principale protéine de transport de la T4, qui est la TBG augmentent. Ceci entraîne une élévation du taux de T4 et T3 totales ce qui rend inutiles leurs dosages.

Il existe une légère diminution des concentrations d’hormones libres (T3 et T4 libres) ainsi que de la TSH en fin de grossesse, atteignant les limites inférieures de la normale sans répercussion clinique.

Les implications médicales qui en découlent sont :

  • à l’examen clinique, un léger goitre palpable est retrouvé chez 50 % des femmes enceintes ;
  • les besoins en iode étant augmentés, il faut donner des conseils nutritionnels privilégiant les sources essentielles d’iode (lait, poisson, œufs, sel enrichi en iode) ;
  • dans les situations à risque de carence (régions montagneuses, Limousin, zone sub-saharienne), il est recommandé une supplémentation de 100 à 150 μg/jour d’iode.

2 . 3  -  Les parathyroïdes

Les modifications maternelles du métabolisme phosphocalcique au cours de la grossesse sont importantes. Elles sont principalement liées à la minéralisation rapide du squelette fœtal.
Les besoins calciques fœtaux augmentent surtout au 3ème trimestre où ils peuvent atteindre 300 mg/jour.
Pour cela, la mère répond à cette demande par :

  • l’augmentation de l’absorption intestinale du calcium,
  • la diminution de l’excrétion rénale de calcium,
  • l’augmentation des stocks calciques du squelette.


La phosphorémie diminue jusqu'à 30 SA, puis elle augmente jusqu'au terme.

La parathormone (PTH) augmente vers la 28ème SA. Cette hyperparathyroïdie s'accompagne d'une augmentation de la calcitonine (par effet compensatoire). Cette augmentation répond aux besoins accrus de calcium pendant la grossesse. Ces deux hormones ne passent pas la barrière placentaire. Le fœtus répond à l'hypercalcémie par une augmentation de sa calcitonine et une diminution de sa PTH, ce qui est favorable à sa croissance osseuse.

2 . 4  -  Les surrénales

Les catécholamines (produites par la médullosurrénale) sont peu modifiées sauf l'adrénaline et la noradrénaline qui diminuent.

Le cortisol plasmatique (glucocorticoïdes) double dès le début de la grossesse. Mais, la fraction libre restant stable, il n’y a pas de trouble clinique.

L'aldostérone (minéralocorticoïdes) augmente également car le système rénine-angiotensine-aldostérone est stimulé pendant la grossesse. Ce système est régulé par la volémie, la natrémie et la kaliémie.

Les androgènes : la testostérone et l'androstènedione augmentent dans le sang maternel tandis que la déhydroépiandrostérone diminue.

2 . 5  -  Le pancréas

Le métabolisme glucidique est abordé dans le chapitre suivant.

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