3  -  Le tissu musculaire cardiaque


Comme les cellules musculaires striées, les cellules du muscle cardiaque (ou cellules myocardiques) possèdent des myofilaments d'actine et de myosine mais elles diffèrent des précédentes par différents points :

  • les cellules musculaires cardiaques sont mononucléées.
  • elles sont beaucoup plus courtes et forment des fibres par la mise bout à bout de plusieurs cellules liées par des systèmes de jonction.
  • les cellules satellites n'existent pas et de ce fait, la régénérescence des cellules lésées est impossible.

3 . 1  -  Microscopie optique

Les cellules myocardiques sont allongées s'associent les unes aux autres pour former des travées anastomosées séparées les unes des autres par du tissu conjonctif très vascularisé. Sur ces travées, on retrouve une striation identique à celle du muscle strié liée à la présence des myofibrilles d'actine et de myosine. Il existe également des densifications transversales : les traits scalariformes d'Eberth qui correspondent aux systèmes de jonction liant les extrémités des cellules entre elles.

3 . 2  -  Microscopie électronique

Photographie en MET qui montre deux cellules myocardiques avec de très nombreuses mitochondries
A noter un capillaire dans le tissu conjonctif séparant les deux cellules

La cellule musculaire cardiaque mesure 15 à 20 µm de diamètre et environ 100 µm de longueur. Elle possède un noyau central et est entourée d'un sarcolemme.

  • La majeure partie du sarcoplasme est occupée par les myofibrilles semblables à celles de la cellule musculaire striée. Entre les myofibrilles, se trouvent des mitochondries de petite taille et très nombreuses.
Vue tridimensionnelle d'une cellule myocardique isolée avec ses extrémités en marches d'escalier
  • Les traits scalariformes


L'extrémité de la cellule est en "marche d'escalier" formant une succession de segments longitudinaux situés entre les faisceaux de myofibrilles et de segments transversaux situés à la place des stries Z.7 Les filaments d'actine viennent se terminer à ce niveau et s'associent au sarcolemme par une plaque dense formant une jonction adhérente s'accrochant ainsi à chaque extrémité de la cellule.

La partie transversale du trait scalariforme montre des prolongements qui s'imbriquent avec ceux des cellules voisines. La partie longitudinale est le siège de jonctions de type nexus

Sur la partie longitudinale du trait scalariforme, se trouvent des jonctions communicantes ou nexus qui facilitent le passage de l'excitation membranaire.

  • Le système en T


Le sarcolemme s'invagine pour donner naissance à des tubules T beaucoup plus larges que dans la cellule striée et situés en regard des stries Z. Ils sont reliés entre eux par des tubes longitudinaux et s'associent aux tubules du réticulum sarcoplasmique, qui ne possèdent pas de citernes terminales. Il se forme ainsi des diades.

3 . 3  -  Contraction musculaire

La contraction du muscle cardiaque est contrôlée par la concentration en ions Ca++ d'une façon identique à celle de la cellule musculaire striée mais :

  • Le système T est formé d'invaginations plus volumineuses
  • Le réticulum sarcoplasmique est moins régulier et moins bien organisé
  • Les diades sont en regard des stries Z et non pas en regard de la jonction A-I
  • La propagation de l'onde de contraction dans l'ensemble du myocarde est assurée par les jonctions de type nexus des traits scalariformes.


L'activité contractile permanente nécessite un besoin énorme d'énergie et donc une vascularisation importante. Celle-ci est apportée par les artères coronaires droite et gauche : A gauche, l'artère coronaire se divise en deux branches principales qui irriguent la face antérieure du coeur. L'artère coronaire droite irrigue la face postérieure.


Pour en savoir plus :

 Exposé sous la forme de vidéo-enrichie : Dr. Jean-Claude Guedenet : Les tissus musculaires 

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