Introduction


Le tissu musculaire possède une propriété physiologique, la contractilité, assurée par les cellules musculaires ou myocytes dénommées de façon abusive "fibres" musculaires. Ces cellules sont caractérisées par la présence dans leur cytoplasme de nombreuses myofibrilles composées de myofilaments groupés parallèlement selon le grand axe de la cellule 1 (1) Dadoune JP, Hatt PY., Le muscle. In : Coujard R, Poirier J, Racadot J. Précis d'Histologie humaine. Paris : Masson ; 1980. .

Il existe trois types de tissu musculaire composés de cellules musculaires ou myocytes :

  • Le tissu musculaire strié , qui dérive des myotomes, est généralement associé au squelette, et est composé de cellules (rhabdomyocytes) qui présentent une striation transversale. Il est à contraction volontaire.
  • Le tissu musculaire lisse , formé de léiomyocytes, également d'origine mésenchymateuse, est localisé dans la paroi des viscères et des vaisseaux. La contraction des muscles lisses, sous la dépendance du système nerveux végétatif, est involontaire.

1  -  Le tissu musculaire strié


L'élément fondamental du tissu musculaire strié est la cellule musculaire squelettique, responsable des mouvements volontaires et du maintien de la posture. Cette cellule est sous l'influence du système nerveux central. La cellule musculaire est caractérisée par une striation transversale résultant de l'organisation des myofilaments. Ceux-ci sont composés de filaments épais : la myosine et de filaments fins : l'actine. La contraction musculaire est permise grâce à l'interaction entre les deux types de filaments : elle est réalisée par le raccourcissement des "fibres" musculaires. Elle résulte du glissement actif des filaments épais de myosine entre les filaments fins d'actine3 (3) Poirier J, Ribadeau-Dumas JL, Catala M, Gherardi RK, Bernaudin JF., La contractilité cellulaire. Histologie moléculaire. 5e éd. Paris : Masson ; 1997. .

Cellule musculaire striée en coupe longitudinale : mise en évidence de la striation
Kühnel W, Roos J (trad.). Atlas de poche d'Histologie. Paris : Flammarion Médecine Sciences ; 1991.

1 . 1  -  Embryologie

Au cours de l'embryogenèse, chaque cellule musculaire est formée par la fusion de plusieurs centaines de myoblastes qui s'allongent formant des faisceaux parallèles multinucléés. Les noyaux initialement centraux dans chaque myoblaste se déplacent vers la périphérie et les myofibrilles apparaissent dans le cytoplasme de telle sorte que, chez l'adulte, chaque cellule musculaire constitue un syncytium contenant des centaines de noyaux situés immédiatement sous la membrane plasmique4.

1 . 2  -  Structure générale

Les muscles striés sont formés de cellules musculaires juxtaposées parallèlement, organisées en faisceaux. Le muscle est entouré de tissu conjonctif vasculaire : l'épimysium d'où partent des travées conjonctives (formant le périmysium) qui divisent le muscle en faisceaux. Ce tissu conjonctif est le support du réseau vasculaire et entoure l'ensemble des éléments nerveux.
Chaque fibre musculaire est également entourée de tissu conjonctif : l'endomysium, provenant du périmysium.
Les cellules musculaires ne se divisent pas. En cas de lésion, elles sont remplacées par division des cellules satellites, cellules souches inactives qui ne sont pas visibles en microscopie optique. En microscopie électronique, elles apparaissent petites et fusiformes, situées entre la lame basale et la membrane plasmique des myocytes.

1 . 3  -  Microscopie optique

En microscopie optique, les "fibres" musculaires apparaissent comme des éléments allongés, plurinucléés qui présentent une striation transversale régulière. Ces cellules mesurent 10 à 100 µm de diamètre et ont une longueur variable de quelques centaines de µm (muscles oculaires) à plusieurs centimètres pour certains muscles squelettiques.

La membrane plasmique

La membrane plasmique entoure la cellule et est doublée d'une lame basale : l'ensemble forme le sarcolemme.

Les noyaux

Plusieurs centaines de noyaux sont en périphérie de la cellule contre la membrane plasmique. Ils sont ovoïdes allongés dans le sens de la fibre.

Aspect en microscopie optique de plusieurs faisceaux de cellules musculaires striées apparaissant soit en coupe transversale, soit en coupe longitudinale

Le sarcoplasme

Il est caractérisé notamment par les myofibrilles ainsi que par l'abondance des mitochondries, la présence d'un réticulum sarcoplasmique lisse organisé de façon spécifique.

Les myofibrilles

Elles occupent la majeure partie du cytoplasme et se groupent en faisceaux qui forment en coupe longitudinale des colonnes (les colonnes de Leydig) et des polygones en coupe transversale (les champs de Cohnheim). Entre les myofibrilles, des bandes étroites de sarcoplasme contiennent les organites de la cellule. La striation apparaît comme une alternance de bandes claires et de bandes sombres.

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