2  -  Diagnostic clinique de la dénutrition chez le sujet âgé

2 . 1  -  Signes d’alerte

La dénutrition doit être cherchée systématiquement dans les circonstances exposées tableau 2.I. Mais aussi une asthénie, un déficit du tonus de posture, l’impossibilité de se lever seul du fauteuil, l’absence d’appétit, la perte de certains goûts peuvent être les premières manifestations de cette dénutrition. La baisse des apports caloriques alimentaires peut être repérée par l’interrogatoire et surtout une grille d’évaluation semi-quantitative remplie par le personnel aide soignant.

2 . 2  -  Mesures du poids et de la taille

La mesure du poids est indispensable : elle devrait être régulièrement effectuée au domicile et dans les institutions, pour constituer une valeur de référence. La perte de poids est un signe précoce de dénutrition. En milieu hospitalier, la pesée des malades âgés doit être systématiquement et fréquemment répétée. À cet effet, tous les services devraient être équipés de chaises-balance et d’un système de levage couplé à une pesée pour les malades grabataires. Attention à ne pas méconnaître une ascite ou des oedèmes majorant artificiellement le poids corporel.

La mesure de la taille est plus discutable en pratique gériatrique. Avec l’âge, les tassements vertébraux, l’amincissement des disques intervertébraux et l’accentuation de la cyphose dorsale peuvent être responsables d’une diminution considérable de la taille par rapport à celle atteinte à l’âge adulte. La distance talon-genou (dTG) est bien corrélée à la taille maximale atteinte et moins susceptible de varier au cours de la vie. À partir de la dTG, les formules suivantes permettent de calculer la taille :
– taille (homme) = (2,02 × dTG cm) – (0,04 × âge) + 64,2 ;
– taille (femme) = (1,83 × dTG cm) – (0,24 × âge) + 84,9.

Ces 2 mesures permettent le calcul de l’indice de masse corporelle (IMC) :
– IMC = poids (kg)/taille (m)2.

2 . 3  -  Marqueurs biologiques

Ils évaluent la composante protéique viscérale de la dénutrition et permettent de surveiller l’évolution au cours de la renutrition. Albumine, transferrine et préalbumine doivent être interprétées en tenant compte d’un éventuel syndrome inflammatoire mesuré par la C-réactive protéine, de l’état d’hydratation et d’une éventuelle insuffisance hépatocellulaire.

2 . 4  -  Diagnostic de dénutrition

Il repose sur les données précédentes (tableau 2.II).
(1) Stratégie de prise en charge en cas de dénutrition protéino-énergétique chez la personne âgée.
(2) Évaluation diagnostique de la dénutrition protéino-énergétique des adultes hospitalisés.

Tableau 2.II. Critères diagnostiques de dénutrition (recommandations HAS 2007).
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