Généralités à lire pour la compréhension de la question
La mononucléose infectieuse (MNI) est la cause la plus fréquente des syndromes mononucléosiques. Elle est liée à une primo-infection par le virus d'Epstein Barr (virus EBV). Le virus est transmis par voie salivaire, d'où son nom de maladie du baiser ou encore de maladie des fiancés. Le virus EBV, virus à ADN, a un fort tropisme pour les cellules épithéliales et le tissu lymphoïde des amygdales. Le virus infecte les cellules lymphoïdes B en se fixant sur son récepteur membranaire, la molécule CD21. Les lymphocytes B infectés déclenchent secondairement une réponse cytotoxique des lymphocytes T, expliquant l'hyperplasie ganglionnaire et le syndrome mononucléosique.
La primo-infection par le Cytomégalovirus (CMV) est la seconde cause des syndromes mononucléosiques. Le CMV est un virus à ADN de la famille des Herpes virus. La transmission peut se faire par contact direct cutané ou muqueux, intime avec des excrétas patients infectés (urines, salive, lait maternel, sécrétions cervicales, sperme). Le CMV est excrété dans l'urine et la salive pendant des mois après infection, voire pendant plusieurs années à la suite d'une infection congénitale. L'adulte excrète le virus pendant une période plus courte mais celui-ci persiste à l'état de latence et peut être excrété à nouveau en cas d'immunodépression. D'autres transmissions sont possibles : transmission in utero par voie transplacentaire hématogène (1 % des nouveau-nés), transmission périnatale lors du passage dans la filière génitale, lors de l'allaitement, du maternage et surtout transmission par le sang au cours d'une transfusion.
La toxoplasmose est une zoonose (maladie des animaux vertébrés transmissible à l'homme) et une maladie parasitaire due à un protozoaire intracellulaire : Le Toxoplasma Gondii. La majorité des sujets adultes a rencontré le parasite. La primo-infection à Toxoplasma Gondii représente la troisième cause des syndromes mononucléosiques. C'est une maladie sans aucune gravité sauf en cas de grossesse ou si elle survient chez le patient immunodéprimé. La gravité de certaines toxoplasmoses acquises peut parfois se manifester par des lésions oculaires. L'homme se contamine par l'alimentation (ingestion de kystes) en mangeant de la viande qui n'est pas assez cuite, en buvant du lait non pasteurisé qui renferme le microbe Toxoplasma Gondii, en touchant de la viande crue ou des animaux contaminés. Le microbe est alors en général transmis des mains à la bouche puis avalé. L'homme se contamine par contact avec le chat (ingestion d'oocystes). Après avoir été avalés par un sujet, les oocystes éclatent dans les intestins et se propagent à tout l'organisme par voie du courant sanguin. La toxoplasmose peut aussi se transmettre par transfusion sanguine et par transplantation d'organe.
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Comment affirmer le syndrome mononucléosique ?
L'hémogramme et l'examen du frottis sanguin affirment la présence du syndrome mononucléosique.
Hémogramme. Il montre une hyperleucocytose modérée, avec une lymphocytose absolue (> 4 x 109/L) et une monocytose transitoire. Dans la forme habituelle et non compliquée, les autres paramètres hématologiques de l'hémogramme sont normaux. Il n'existe ni anémie ni thrombopénie.
L'examen du frottis sanguin confirme la présence du syndrome mononucléosique.
Les cellules lymphoïdes sont anormales, caractérisées par leur grande taille et leur cytoplasme abondant et basophile avec un liseré bleu à la périphérie. Le polymorphisme du frottis sanguin est un critère essentiel au diagnostic : il est lié à la présence de cellules lymphoïdes d'aspect variable avec des lymphocytes de petite taille à chromatine dense, des cellules d'aspect lympho-plasmocytaire ou plasmocytaire et des cellules lymphoïdes parfois de grande taille. L'examen du frottis ne détecte pas de cellule blastique. L'examen morphologique des autres cellules (non lymphoïdes) du frottis sanguin est normal. Enfin, toutes les anomalies sont spontanément régressives.
Dans cette forme de diagnostic évident, aucun autre examen complémentaire n'est nécessaire pour affirmer le diagnostic. La réalisation d'un myélogramme n'est pas justifiée. De plus, aucun diagnostic différentiel n'est à évoquer, les aspects cytologiques d'une Leucémie Aiguë Lymphoblastique (LAL) ou d'un Syndrome LymphoProlifératif Chronique (SLPC) comme la Leucémie Lymphoïde Chronique (LLC) étant très différents.
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