5  -  Prise en charge des femmes enceintes fumeuses

Le sevrage reste bénéfique à tous les stades de la grossesse. Les principes généraux du sevrage sont les mêmes qu’en dehors de la grossesse.

Un des obstacles majeurs au dialogue concernant le sevrage tabagique est la crainte de froisser ou de blesser la femme enceinte car l’échec d’un sevrage peut être ressenti comme culpabilisant, tant pour la patiente que pour le médecin. Il convient de poser des questions qui aident le fumeur à savoir où il en est dans l’histoire de son tabagisme plutôt que de donner des ordres ou conseils qui seront ressentis comme culpabilisants. Une substitution nicotinique adaptée est une aide souvent nécessaire chez la femme enceinte pour le sevrage tabagique. Afin d’adapter la posologie, il convient d’évaluer la dépendance avant la grossesse et parfois d’objectiver le niveau d’intoxication par le taux de CO expiré (analyseur de CO).

Les interventions médicales pour l’aide à l’arrêt sont essentiellement des aides individualisées. Elles sont de plusieurs types : 

  • 1. conseils et informations délivrés à la patiente sur des supports variés : fiches, ressources électroniques ou appels téléphoniques, accompagnés de thérapie comportementale ou d’aide motivationnelle à différents degrés ;
  • 2. informations et conseils adaptés au stade de la fumeuse dans son cycle de sevrage ;
  • 3. information donnée à la femme sur son degré de tabagisme par une mesure objective ;
  • 4. aide pharmacologique donnée à la patiente, comme la nicotine, en cas de dépendance nicotinique ;
  • 5. support social et entretient motivationnel ;
  • 6. autres interventions, qui ont fait l’objet d’évaluation : par exemple, l’hypnose.

Les approches psychologiques et/ou comportementales suivantes sont recommandées avec un style de relation spécifique basée sur la coopération avec le sujet : c’est l’alliance thérapeutique : 

  • 1. le conseil minimal de sevrage : il consiste à demande le statut tabagique, interroger sur l’existence ou non d’un projet de sevrage et remettre un simple document écrit sur le sujet ;
  • 2. l’intervention brève : elle peut lorsque c’est possible remplacer le conseil minimal et doit être effectuée dans les mêmes conditions. Elle consiste à approfondir l’interrogatoire avec des questions ouvertes ;
  • 3. l’entretien motivationnel : il consiste à rechercher et mettre en valeur les ressorts personnels des patientes permettant d’envisager ou construire le sevrage ;
  • 4. la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) : elle permet la construction de moyens pratiques pour contourner et dépasser les envies ;
  • 5. la consultation psychologique ;
  • 6. la consultation en addictologie en cas de consommation associée.

En cas d’échec et de dépendance nicotinique, un traitement pharmacologique utilisant des substituts nicotiniques peut prendre le relais. L’utilisation des substituts nicotiniques pendant la grossesse doit être réservée aux femmes enceintes qui ne peuvent arrêter de fumer sans ce traitement (encadré 27.2Encadré 27.2 Traitement nicotinique de substitution (TNS)

  • TNS par timbres transdermiques
  • TNS en formes orales : gommes et microtabs
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