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Les anomalies chromosomiques constitutionnelles se divisent classiquement en anomalies de nombre et anomalies de structure.
Les anomalies de nombre sont reparties en deux groupes. Le premier groupe est représenté par les polyploïdies définies par un nombre global de chromosomes anormal et le second par les aneuploïdies qui ne concernent qu’une seule une paire chromosomique. Ces dernières résultent le plus généralement d’une non-disjonction chromosomique.
Elles touchent le nombre global de chromosomes. C’est la présence dans la cellule de multiples (plus de deux, >2N) du nombre haploïde de chromosomes. La polyploïdie est l’accident de fécondation le plus fréquent dans l’espèce humaine (1 à 3% des ovules fécondés). Elles sont responsables de la majorité des avortements spontanés du premier trimestre de la grossesse. Certaines grossesses polyploïdes et en particulier chez l’homme les triploïdies et les tétraploïdies poursuivent leur évolution.
Triploïdie :
La cellule triploïde contient trois lots haploïdes de chromosome (3N=23x3=69 chromosomes). Elle résulte de la fusion d’un gamète diploïde avec un gamète normal. Il existe deux types de triploïdie soit :
Les grossesses triploïdes sont en général repérées en cours de grossesse en raison des signes d’appel dont les plus fréquents sont :
Quelques grossesses triploïdes aboutissent à la naissance d’enfants à terme mais leur survie est en règle très brève de quelques semaines de vie sauf dans les cas de mosaïques (2N/3N), le tableau clinique est moins sévère et la survie prolongée. La mosaïque peut être absente des lymphocytes nécessitant la réalisation d’un caryotype sur fibroblastes ou HIS frottis buccal. C’est un diagnostic rare qu’il faut savoir évoquer devant un retard de croissance sévère, une asymétrie corporelle et la présence d’une syndactylie entre les doigts 3 et 4.
Tétraploïdie :
La cellule tétraploïde contient quatre lots haploïdes de chromosome (4N=23x4=92 chromosomes). La tétraploïdie reste extrêmement rare à la naissance et donne un syndrome très malformatif non viable à long terme associant un retard de croissance sévère, une microcéphalie, une dysmorphie faciale et des malformations congénitales.
Les anomalies autosomiques observables à la naissance sont en dehors de la trisomie 21, les trisomies 13 et 18. En règle générale, elles sont libres et homogènes. Décrites en 1960, ce sont des anomalies extrêmement sévères et rapidement létales. Elles sont aujourd’hui en général diagnostiquées in utero en raison du tableau malformatif dépistable à l’échographie.
La probabilité pour un jeune médecin de les rencontrer est donc devenue faible.
Pour mémoire, le diagnostic de trisomie 18 est évoqué devant un nouveau né hypotrophique, hypertonique, présentant une microcéphalie avec saillie de l’occiput et une dysmorphie faciale associant un front fuyant, des oreilles bas implantées et pointues caractéristiques ,« faunesques », une bouche petite avec un palais ogival, une micrognathie, des anomalies des membres : position du « suppliant » des bras, mains avec des doigts en flexion permanente, l’index recouvrant le 3e doigt, le 5e recouvrant le 4e, des pieds bots varus équin et en piolet.
Il existe un cortège de malformations viscérales, cardiaques, digestives (omphalocèle, hernies diaphragmatiques), rénales.
Elle est diagnostiquée devant un nouveau né hypotrophique présentant des malformations sévères du système nerveux central de type holoprosencéphalie due à un défaut de clivage du prosencéphale. Ces malformations sont constantes. Elles sont responsables d’anomalies médianes de la face avec une fente labiopalatine bilatérale ou « gueule de loup », des anomalies oculaires allant de la microphtalmie avec hypotélorisme jusqu’à la cyclopie. Il s’associe une microcéphalie avec aplasie cutanée du vertex, des anomalies des extrémités avec une hexadactylie uni ou bilatérale aux mains et aux pieds, des malformations viscérales cardiaques, digestives et uro-génitales.
La trisomie 13 est due dans la majorité des cas à un accident de non disjonction chromosomique. La deuxième cause est la malségrégation parentale d’une translocation roberstonienne impliquant le chromosome 13.
Lorsqu’elle est en mosaïque, la trisomie 13 peut entrainer des tableaux cliniques variables sur le plan malformatif et neurodéveloppemental. Il n’existe pas de corrélation entre le taux de la mosaïque et le pronostic vital ou mental, ce qui rend difficile le conseil génétique en cas de diagnostic prénatal de mosaïque.
Ce tableau clinique mérite d’être reconnu à l’examen clinique car dans de rares cas, la mosaïque peut ne pas être présente dans les lymphocytes et confinée au niveau des cellules fibroblastiques. Dans ce cas, seul un caryotype sur biopsie cutanée ou une HIS sur frottis buccal peut de faire le diagnostic.
La trisomie 8 en mosaïque est reconnaissable cliniquement et associe un retard mental modéré avec une dysmorphie faciale particulière et des anomalies ostéoarticulaires.
Le retard mental est modéré et ses enfants ont un comportement lent