6  -  Cas particuliers

6 . 1  -  Diabète de l’enfant et de l’adolescent

La fréquence des céto-acidoses est révélatrice. Risque d’œdème cérébral accru en cours de réanimation de ces épisodes (se méfier d’une normalisation trop rapide de la glycémie au cours de la réanimation).

Hypoglycémie : l’innocuité cérébrale des hypoglycémies sévères chez l’enfant de moins de 6 ans n’est pas prouvée.

Diabète difficile à équilibrer (augmentation des besoins en insuline pendant la puberté d’environ 50 %) et mal accepté psychologiquement pendant l’adolescence

Fréquence croissante de la part du diabète de type 2 chez l’enfant aux États-Unis du fait de l’épidémie d’obésité massive.

6 . 2  -  Diabète au féminin

1. Diabète gestationnel

Un véritable diabète de type 1 peut être dépisté pendant la grossesse (intérêt de la mesure des anticorps au cours du diabète gestationnel : voir chapitre 2, p. 57).

2. Contraception

Dans ce cas, les estroprogestatifs sont habituellement contre-indiqués, sauf si le diabète est récent, bien équilibré et sur une période courte. Les progestatifs dérivés des norstéroïdes sont contre-indiqués.

3. Grossesse

Ce point est particulièrement développé dans le chapitre 2 : « Diabète gestationnel ».

Le pronostic est quasi normal si l’équilibre est parfait dès la conception (grossesse programmée) et ce jusqu’à l’accouchement, et si le diabète n’est pas compliqué. En cas de désir de grossesse, utiliser des analogues de l’insuline, qui ont reçu l’agrément pour leur utilisation chez la femme enceinte.

Se souvenir que la grossesse peut retentir sur le diabète :

  • baisse physiologique de l’hémoglobine glyquée ;
  • augmentation des besoins en fin de grossesse et diminution dans le post-partum précoce ;
  • risque d’aggravation de la rétinopathie et de la néphropathie si celles-ci ne sont pas parfaitement stabilisées auparavant.


Il existe une contre-indication absolue, l’insuffisance coronaire. D’où l’importance de réaliser un bilan des complications dans la période de « programmation » de la grossesse.

Les objectifs glycémiques sont très stricts (à jeun < 0,9 g/L, en postprandial < 1,20 g/L), l’autosurveillance est répétée, l’insulinothérapie optimisée et le suivi diabéto-obstétrical au moins mensuel.

4. Ménopause

Lors de la ménopause, l’hormonothérapie substitutive par voie percutanée ne sera envisagée que si elle s’avère médicalement indiquée (ostéoporose).

6 . 3  -  Diabète chez la personne âgée

L’insulinothérapie ne doit pas être crainte chez la personne âgée. Elle permet de diminuer le nombre des comprimés pris quotidiennement, d’éviter certains risques d’interférence médicamenteuse et surtout de permettre un accompagnement sûr de la personne âgée (la venue une ou plusieurs fois par jour d’une infirmière au domicile du patient pour réaliser la mesure de la glycémie et l’injection d’insuline).

6 . 4  -  Diabète en situation de jeûne (+++)

En cas d’intolérance gastrique, ne jamais arrêter l’insuline. Essayer des collations liquides fractionnées, sinon passer en hospitalisation pour l’administration de solutés glucosés IV. Toujours penser à vérifier la cétonurie ou la cétonémie car les troubles digestifs peuvent être révélateurs d’une cétose débutante.

Lorsqu’un examen nécessite d’être à jeun plus d’une heure, l’hospitalisation est prévue pour assurer une perfusion glucosée et maintenir l’insuline sous-cutanée (pour certains, elle est réduite de 25 %). Encore que cela ne soit plus vraiment nécessaire pour les patients sous analogue lent, qu’il suffit de laisser agir.

Chirurgie avec réalimentation dans les 24 heures : apports glucosés habituels sous forme de perfusion IV. Maintenir l’insulinothérapie basale et prévoir des suppléments d’insuline ultrarapide sous-cutanée à la demande, en fonction des chiffres des glycémies capillaires.

Dans le cas d’une chirurgie plus lourde et d’un jeûne plus long, préférer l’infusion continue par voie veineuse à la seringue électrique, en association avec l’administration IV de solutés glucosés.

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