2  -  Diagnostic différentiel

2 . 1  -  D'une dermatose bulleuse

La bulle doit être distinguée :

  • de la vésicule, de plus petite taille (1 à 2 mm de diamètre) ;
  • de la pustule dont le contenu est purulent.


Cependant, certaines DBAI (dermatite herpétiforme, pemphigoïde bulleuse) s'accompagnent volontiers de vésicules.

Inversement, il peut exister des formes bulleuses de dermatoses vésiculeuses comme :

  • l'herpès, le zona ou l'eczéma (formation de bulles par coalescence de vésicules) ;
  • les vasculites nécrotico-bulleuses (bulles par nécrose de l'épiderme).


Les érosions postbulleuses doivent être différenciées des autres érosions ou ulcérations primitives (chancre, aphtes), notamment sur les muqueuses buccales ou génitales.

2 . 2  -  D'une maladie bulleuse non auto-immune

Elles sont éliminées sur l'aspect clinique, l'évolution et surtout la négativité des examens immunopathologiques, essentiellement l'IFD cutanée.

Chez l'adulte, on élimine :

  • une toxidermie bulleuse (érythème pigmenté fixe bulleux, syndrome de Stevens-Johnson, nécrolyse épidermique toxique). Elle se caractérise par :
    • un début brutal,
    • une évolution rapide,
    • une fréquence de l'atteinte muqueuse et des signes généraux imposant l'hospitalisation en urgence,
    • la recherche de prise récente de médicaments inducteurs ;
  • une porphyrie cutanée tardive caractérisée par :
    • des bulles des régions découvertes d'évolution cicatricielle,
    • une fragilité cutanée,
    • une hyperpigmentation et une hyperpilosité temporo-malaire,
    • un taux élevé d'uroporphyrines dans les urines ;
  • une dermatose bulleuse par agents externes. Les bulles peuvent être :
    • de cause physique (« coup de soleil », photophytodermatose ou « dermite des prés »),
    • de cause chimique (dermatite caustique, piqûres d'insectes, etc.) dont le diagnostic repose sur l'anamnèse ;
  • un érythème polymorphe bulleux :
    • lésions cutanées éruptives en « cocardes » ou « cibles »,
    • à disposition acrale (coudes, genoux, mains, visage),
    • évolution spontanée vers la guérison en 2 à 3 semaines,
    • lésions muqueuses bulleuses ou érosives fréquentes ;
    • survenue le plus souvent après un herpès récurrent.


Chez l'enfant, on élimine :

  • une épidermolyse bulleuse héréditaire :
    • mutations de gènes codant diverses protéines de la JDE,
    • elle débute généralement en période néonatale,
    • fragilité cutanée anormale responsable de bulles siégeant aux zones de friction ou de traumatisme (extrémités, faces d'extension des membres),
    • le diagnostic repose sur l'aspect clinique, les antécédents familiaux, l'étude en microscopie électronique d'une biopsie cutanée et, dans certains cas, l'identification de la mutation en cause par la biologie moléculaire ;
  • une épidermolyse staphylococcique :
    • dermatose bulleuse aiguë due à l'action d'une toxine sécrétée par certaines souches de staphylocoques dorés,
    • début brutal, fièvre, altération de l'état général (AEG) avec signe de Nikolsky, foyer infectieux (impétigo, omphalite, otite externe…),
    • décollement épidermique très superficiel (sous-corné),
    • elle survient dans un contexte infectieux.
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