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Diagnostic différentiel
Il se fait avec :
• tous les autres cancers cutanés ;
• le kératoacanthome : tumeur cutanée d’évolution rapide dont l’exérèse est la règle (diagnostic différentiel parfois difficile, au plan clinique et parfois histologique).
Prolifération de cellules de grande taille organisée en lobules ou en travées plus ou moins anastomosées, souvent mal limitées, de disposition anarchique. La tumeur envahit plus ou moins profondément le derme, voire l’hypoderme au sein d’un stroma inflammatoire. Fréquente différenciation kératinisante sous forme de globes cornés. Nombreuses mitoses et des atypies cytonucléaires. Facteurs de mauvais pronostic : le caractère peu différencié et l’existence d’un certain degré de neurotropisme. |
Évolution – Pronostic
Tout CE doit être considéré comme potentiellement agressif.
Les facteurs de mauvais pronostic sont :
• la localisation : extrémité céphalique, en particulier nez et zones péri-orificielles et surtout les muqueuses ;
• les formes mal limitées sur le plan clinique et histologique ;
• la taille supérieure à 1 cm dans les zones à haut risque ;
• le terrain (immunosuppression) ;
• le caractère récidivant : le risque d’une première récidive est d’environ 7 %.
Les risques évolutifs sont :
• l’évolution locale du CE, qui est agressive, soit par infiltration, soit le long des vaisseaux ou des nerfs ;
• le risque de métastase à distance :
- par extension aux premiers relais ganglionnaires (2 % des formes cutanées et 20 % des formes muqueuses). On recherchera systématiquement par l’examen clinique une adénopathie dans le territoire de drainage,
- par extension par voie hématogène aux organes internes (poumons, foie, cerveau, etc.). Ce risque de métastases viscérales des CE n’est pas négligeable. Elles sont en règle générale précédées par une métastase ganglionnaire régionale.
Le seul bilan d’extension à pratiquer est fondé sur l’examen clinique, qui recherche d’autres carcinomes associés et la détection par la palpation d’une adénopathie satellite dans le territoire de drainage. Un bilan d’extension radiologique (radiographie thoracique et échographie abdominale ou ganglionnaire, voire scanner) ne sera demandé qu’en cas d’atteinte ganglionnaire avérée.
La plupart survient après l’âge de 50 ans.
La plupart des CBC survient de manière apparemment sporadique avec deux principaux facteurs prédisposants :
• l’exposition solaire : ce sont les expositions intermittentes aiguës (coups de soleil sur une courte période de vacances) qui sont néfastes et 80 % des CBC surviennent sur les zones photoexposées ;
• le phototype : développement chez des sujets de phototype clair.
Il n’y a pas précurseur.
Le CBC survient dans les zones photoexposées. Il n’est jamais localisé sur les muqueuses.
L’aspect général du CBC est une lésion perlée, papule arrondie translucide et télangiectasique qui s’étale progressivement.
Il existe trois variétés cliniques du CBC :
• le CBC nodulaire (Figure 5) : tumeur ferme, bien limitée, lisse, pouvant simuler une lésion kystique ou s’étendre de manière centrifuge : forme la plus fréquente ;
• le CBC superficiel (Figure 6) : plaque érythémateuse et squameuse, bordée de perles parfois à peine visibles à l’œil nu et s’étendant progressivement. Il siège surtout sur le tronc et il est parfois d’emblée multifocal ;
• le CBC sclérodermiforme (Figure 7) : il prend l’aspect d’une cicatrice blanchâtre, mal limitée, parfois atrophique.
Toutes ces formes peuvent s’ulcérer ou se pigmenter au cours de leur évolution (Figure 8).