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On distingue :
• les carcinomes basocellulaires (CBC), les plus fréquents, tumeurs d’évolution lente, essentiellement locale, qui ne métastasent jamais ;
• les carcinomes épidermoïdes (CE) ou spinocellulaires d’évolution beaucoup plus agressive, qui peuvent métastaser.
L’exposition solaire cumulative est le principal facteur causal des carcinomes épidermoïdes (CE).
Le rôle des HPV oncogènes est suspecté chez le patient immunocompétent, où l’infection par les HPV prédispose aux CE des muqueuses (cancers du col de l’utérus et de l’anus). Des HPV semblent aussi jouer un rôle dans la survenue de CE cutanés chez les sujets greffés (>50 % des patients).
Au niveau cutané
Les kératoses photo-induites (kératoses actiniques ou solaires ou « séniles ») sont les lésions précancéreuses les plus fréquentes. Elles peuvent régresser spontanément ou évoluer en un authentique CE. Il existe un continuum entre la kératose actinique, le CE in situ et le CE invasif.
Elles siègent sur les zones photoexposées (visage, dos des mains) : aspect de lésions croûteuses souvent multiples, plus ou moins érythémateuses, qui saignent facilement après grattage.
Le traitement se fait par : destruction par cryothérapie (azote liquide), électrocoagulation ou laser CO2 , application locale quotidienne de 5-fluoro-uracile (Efudix ) en crème ou de diclofénac sodique en gel (Solaraze ).
Au niveau muqueux
Les leucoplasies :
• résultent d’un phénomène de kératinisation de la muqueuse buccale, en particulier labiale, le plus souvent due au tabac ou aux UV (chéilite actinique) ;
• sont des lésions blanchâtres bien limitées, asymptomatiques, adhérentes et ne saignant pas au contact ;
• leur traitement est la destruction (chirurgie, électrocoagulation, laser CO2 ) et l’arrêt du tabac.
Certains états inflammatoires chroniques muqueux rares peuvent se transformer avec une relative fréquence : le lichen scléreux génital, le lichen érosif buccal.
C’est la première étape non invasive du carcinome épidermoïde (pas de franchissement de la membrane basale).
Au niveau cutané
Cela se traduit par :
• une lésion rare, le plus souvent unique, souvent sur les zones photoexposées ;
• de l’aspect d’une lésion érythémateuse plus ou moins pigmentée et croûteuse toujours bien limitée.
À la muqueuse génitale
Une infection par papillomavirus humains oncogènes de type 16 ou 18 est parfois associée. Lésion unique, plane et peu infiltrée, elle est souvent rosée et parcourue de plages pigmentées. Chez l’homme, elle se présente souvent comme une érythroplasie de Queyrat (lésion érythémateuse du gland)
L’exérèse chirurgicale avec examen histologique est le traitement de première ligne dans toutes ces formes.
Diagnostic positif
Le CE invasif apparaît surtout après 60 ans, le plus souvent chez l’homme.
C’est une tumeur dont le siège peut être cutané ou muqueux :
• lésion croûteuse, jaunâtre, indurée avec ulcération centrale (Figure 3) ;
• ou lésion végétante ou bourgeonnante (Figure 4) ;
• ou l’association des deux.
Quel qu’en soit l’aspect clinique, cette lésion chronique, ulcérée ou nodulaire doit faire pratiquer une biopsie qui va permettre de confirmer le diagnostic par l’analyse histologique.