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La peau n'est pas un organe comme un autre. C'est un organe privilégié de la vie de relation, lié à la vie affective et au plaisir, et ce dès la naissance, par l'intermédiaire, en particulier, des échanges tactiles avec la mère. La peau a donc une valeur symbolique importante. Par ailleurs, les lésions cutanées sont visibles et la maladie se trouve donc affichée aux yeux des proches voire de tout le monde. Les dermatoses altèrent donc inévitablement aussi bien l'image que le sujet a de lui-même que l'image qu'il offre à autrui. Cette altération s'accompagne d'une perte de l'estime de soi réalisant une profonde blessure narcissique.
Aussi, même si la plupart des dermatoses ne mettent pas en jeu le pronostic vital, elles ont souvent un impact majeur sur l'état psychologique des malades, leurs relations sociales, et leurs activités quotidiennes c'est à dire sur ce qui peut être défini comme la qualité de vie. La fréquente chronicité des dermatoses ajoute les difficultés d'observance des traitements à l'impact sur la qualité de vie.
Elle est définie dans une perspective de santé publique comme la perception qu'a un individu de sa place dans l'existence, dans le contexte de la culture et du système de valeurs dans lesquels il vit, en relation avec ses objectifs, ses attentes, ses normes et ses inquiétudes. La qualité de vie liée à la santé présente un caractère multidimensionnel. Quatre dimensions sont généralement identifiées :
Les échelles de qualité de vie sont des questionnaires construits pour mesurer l'impact d'une maladie tel qu'il est perçu par le patient.
Les maladies cutanées peuvent être aussi invalidantes que d'autres maladies mettant en jeu le pronostic vital. Les malades atteints de psoriasis font état d'une réduction de leur autonomie physique et d'une altération de leur fonctionnement psychologique comparables à ce que l'on rencontre dans les cancers, les rhumatismes, l'hypertension artérielle, les maladies cardiaques, le diabète et la dépression.
Il est majeur. Ainsi la prévalence de l'idéation suicidaire active chez les malades atteints de psoriasis ou d'acné est-elle plus élevée que chez les malades souffrants de maladies somatiques autres que dermatologiques. Il est donc important de dépister la dépression chez les malades atteints de dermatoses, d'autant que les troubles en apparence bénins tels que l'acné modérée peuvent être associés à une dépression et à une idéation suicidaire marquées. D'autre part le caractère particulièrement chronique et affichant d'une dermatose ne doit pas faire minimiser, dans l'intensité de son retentissement socioprofessionnel et psychoaffectif, le rôle de facteurs psychologiques préexistants. Les sujets ayant une mauvaise image d'eux-mêmes et qui ne s'estiment pas vont être, en toutes circonstances, plus sensibles au regard d'autrui, vite blessés par un regard, un geste, une parole, cherchant sans cesse chez autrui approbation, intérêt et amour, et ayant tendance à fortement réprimer leur hostilité par crainte de perdre l'amour d'autrui.