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La plupart des dermatoses chroniques ne mettent pas en jeu le pronostic vital. En revanche, elles ont souvent un impact majeur sur l'état psychologique des malades, leurs relations sociales, et leurs activités quotidiennes. Les dermatoses imposent souvent des traitements contraignants par leur mode d'administration topique, par leur tolérance à court ou à long terme et par leur utilisation au long cours. La relation médecin-malade en dermatologie devra donc particulièrement prendre en compte le point de vue du malade dans l'évaluation de la gravité de son état. La prise en charge se faisant à long terme, elle devra laisser une part prépondérante au dialogue et à l'éducation concernant la maladie et son traitement. Il s'agira d'établir un climat de confiance permettant l'adhésion à un projet thérapeutique en tenant compte de ses limites.
La relation médecin-malade est une relation faite d'attentes et d'espérances mutuelles. Le malade attend un soulagement et si possible la guérison, mais il faut bien admettre que le médecin attend aussi une reconnaissance de la part de son malade, une vérification de son pouvoir soignant.
La relation médecin-malade est une relation inégale. Elle a pour point de départ la demande d'un sujet souffrant adressée à un sujet disposant d'un savoir. La relation médecin-malade est une relation paradoxale. Elle a le corps pour objet mais passe le plus souvent par la parole, ce qui peut être source de malentendus et d'incompréhension.
Enfin, la relation médecin-malade est marquée par l'idéalisation : le médecin idéal est pour le patient celui qui pourra être à la hauteur de ses multiples espérances, le patient idéal est, pour le praticien, celui qui lui permettra au mieux de satisfaire sa vocation ; c'est à dire à la fois ses attentes conscientes et ses désirs inconscients.
Une relation médecin-malade harmonieuse permet une démarche diagnostique efficace, une amélioration de la qualité de vie par la prise en compte du point de vue du malade et une bonne observance thérapeutique. Les réflexions sur la relation médecin-malade se sont développées à partir, entre autres, de la psychanalyse, de la psychologie sociale, des théories de la communication.
La psychanalyse a, par exemple, montré l'importance de la prise en compte de l'influence du malade sur les sentiments inconscients du médecin. La notion de contre-transfert désigne les mouvements affectifs du médecin en réaction à ceux de son patient et en relation avec le vécu de son histoire familiale et personnelle. La notion de transfert, quant à elle, se situe du côté du patient. Elle consiste en la répétition de modalités relationnelles vécues dans l'enfance, conduisant le malade à imposer certains styles de relation à son médecin.
Les médecins savent bien qu'écouter le malade et l'entourage affectif de ce dernier est un aspect fondamental de la relation médecin-malade. Ils ont commencé à apprendre l'importance de s'écouter eux-mêmes, de reconnaître les sentiments induits par le malade, et qui pourraient entraver les démarches diagnostique et thérapeutique.