3  -  Traitement

Dans tous les cas, il faut :

  • identifier le, la ou les partenaire(s) contaminé(s) ou contaminateur(s), leur proposer un dépistage, un diagnostic ou un traitement probabiliste ;
  • proposer :
    • une sérologie VIH,
    • un TPHA et un VDRL,
    • une sérologie d’hépatite B ;
  • insister sur les risques de recontamination ;
  • informer le patient qu’il ne doit pas avoir de rapports non protégés pendant la période du traitement ;
  • éduquer le patient sur les infections sexuellement transmissibles.

3 . 1  -  Moyens du traitement

3 . 1 . 1  -  Urétrites gonococciques

En France, les souches de N. gonorrhoeae résistantes à la pénicilline représentent entre 10 et 30 %.

Les antibiotiques actuellement recommandés sont pour une gonococcie génitale non compliquée :

  • la ceftriaxone (Rocéphine) : injection unique intramusculaire de 250 mg à 500 mg ; c’est l’antibiotique de choix des urétrites gonococciques et des gonococcies pharyngées, il est efficace dans près de 100 % des cas ;
  • ou le céfixime (Oroken) : prise orale unique de 400 mg ; il présente le grand avantage d’être administré par voie orale ; son efficacité est comparable à la ceftriaxone dans le traitement des urétrites gonococciques. Il n’est pas recommandé en première intention en cas de gonococcie pharyngée ;
  • la spectinomycine (Trobicine) : injection unique intramusculaire de 2 g ; cet aminoside est efficace dans 90 % des urétrites gonococciques. Il est peu actif en cas de gonococcies pharyngées et, pour certains, ne doit plus être utilisé en première intention ;
  • la ciprofloxacine (Ciflox) : prise orale unique de 500 mg ; la possibilité de résistance ou de sensibilité intermédiaire doit faire reconsidérer l’indication de cet antibiotique dans les urétrites gonococciques. Sa bonne pénétration tissulaire en fait une bonne alternative à la ceftriaxone en cas de gonococcie pharyngée ;
  • toujours faire un contrôle clinique à J7.


En cas d’urétrite gonococcique, il faut systématiquement associer un traitement antibiotique actif sur C. trachomatis.

3 . 1 . 2  -  Urétrites à C. trachomatis

Les antibiotiques efficaces sur C. trachomatis sont les cyclines, certaines quinolones et les macrolides.

Le choix de première intention est l’azithromycine (Zithromax) qui a le grand avantage d’être administrable en dose unique, à la posologie de 1g. Son inconvénient est son coût.

L’alternative est représentée par les cyclines : doxycycline (100 mg 2 fois/j pendant 7 jours) ou minocycline (100 mg/j pendant 7 jours).

Parmi les quinolones, l’ofloxacine (Oflocet) à la posologie de 300 mg 2 fois/j pendant 7 jours est la plus efficace.

Les échecs thérapeutiques sont dus à des recontaminations et surtout à une mauvaise compliance thérapeutique.

3 . 2  -  Stratégie thérapeutique

3 . 2 . 1  -  Exercice en ville sans moyen de diagnostic (approche probabiliste)

3 . 2 . 1 . 1  -  Devant une urétrite avec écoulement

La fréquence des deux agents infectieux dans cette situation impose un traitement minute efficace sur les deux germes. On prescrira un traitement par Rocéphine, 250 mg en intramusculaire associé à du Zithromax 1 g en dose unique.

3 . 2 . 1 . 2  -  Devant une urétrite sans écoulement

Il s’agit plus probablement d’une urétrite à C. trachomatis : Zithromax 1 g en dose unique.

3 . 2 . 2  -  Exercice en ville avec possibilité de faire des prélèvements

3 . 2 . 2 . 1  -  Devant une urétrite avec écoulement

Le patient doit se rendre au laboratoire pour :

  • un prélèvement de l’écoulement pour recherche de gonocoque et antibiogramme ;
  • un prélèvement du premier jet urinaire pour recherche de C. trachomatis par PCR.


Faire une ordonnance au patient avec le traitement qui ne sera effectué qu’après réalisation du prélèvement. Ce traitement sera également probabiliste car on n’attendra pas les résultats pour traiter. On prescrit un traitement par Rocéphine, 250 mg en intramusculaire associé à du Zithromax 1 g en dose unique à faire après réalisation des prélèvements.

3 . 2 . 2 . 2  -  Devant une urétrite sans écoulement

Le degré d’urgence est moindre qu’en présence d’un écoulement.

Le patient doit se rendre au laboratoire pour :

  • un prélèvement de l’écoulement pour recherche de gonocoque et antibiogramme ;
  • un prélèvement du premier jet urinaire pour recherche de C. trachomatis par PCR.


On peut attendre les résultats des prélèvements qui permettront de confirmer ou non l’urétrite et surtout d’identifier le germe responsable. On peut également prescrire du Zithromax 1 g en dose unique après avoir fait les prélèvements.

3 . 2 . 2 . 3  -  Devant une cervicite

Compte tenu des risques de complications sur le haut appareil génital, les prélèvements sont nécessaires et le traitement sera adapté au germe isolé.

3 . 2 . 2 . 4  -  Suivi clinique

Il faut revoir le patient au bout de 7 jours, vérifier la disparition des symptômes et communiquer éventuellement les résultats des examens biologiques.

En cas d’échec clinique :

  • rechercher une mauvaise compliance au traitement ;
  • évoquer une recontamination ;
  • en leur absence, recourir aux examens biologiques et adapter le traitement aux résultats.


Si la sérologie VIH est négative, la renouveler 2 à 3 mois plus tard.

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