2 . 3  -  Diagnostic différentiel

Les diagnostics différentiels les plus courants sont envisagés par ordre de fréquence et selon la topographie.

Principaux diagnostics différentiels pour une stomatite érythémateuse ou un muguet

  • Le lichen plan buccal, qui siège essentiellement sur les muqueuses jugales postérieures et la langue ; les lésions ne se mobilisent pas au grattage ; l’histologie permet le diagnostic.
  • La langue géographique.
  • La langue noire villeuse.
  • La leucoplasie, souvent dans un contexte de tabagisme, en absence de signes fonctionnels ; l’histologie permet le diagnostic.
  • Une glossodynie où seuls les signes fonctionnels sont présents en l’absence de lésions muqueuses.


Diagnostics différentiels pour une perlèche

  • Les perlèches à streptocoques (+++) ou à staphylocoques : très douloureuses, elles répondent mal à l’antifongique seul ; d’autres lésions cutanées par auto-ensemencement sont à rechercher.
  • La syphilis secondaire : des plaques muqueuses buccales, dites “ plaques fauchées “, accompagnent des lésions cutanées génitales et péri-anales riches en tréponèmes.
  • L’herpès récurrent : caractérisé par la présence de vésicules puis de croûtes, spontanément résolutives en quelques jours.

2 . 4  -  Traitement

Principes

Il est indispensable de rechercher les facteurs favorisants et, dans la mesure du possible, de les éradiquer, un traitement antifongique seul ne permettant pas d’obtenir une guérison durable.

Le traitement des candidoses est en règle générale local, excepté dans certaines formes récidivantes ou graves ou étendues qui nécessitent l’utilisation d’un antifongique systémique.

En raison de l’excellente activité antifongique, des traitements courts de quinze jours sont habituellement suffisants.

Facteurs favorisant les candidoses cutanéomuqueuses

  • Facteurs locaux
    • Humidité, macération
    • Irritations chroniques, pH acide (prothèses dentaires)
    •  Xérostomie
    • Mucite postradique
  • Facteurs généraux
    • Terrain : immunosuppression, congénitale ou acquise (thérapeutique, infection par le VIH), cancer, diabète, dénutrition, hypovitaminoses, grossesse, âges extrêmes de la vie
    • Médicaments : antibiotiques généraux (à large spectre), Å“stroprogestatifs, corticoïde


Voie locale

On peut utiliser l’amphotéricine B (Fungizone®, suspension buvable), la nystatine (Mycostatine®, suspension buvable ou ovules gynécologiques), le miconazole (Daktarin®, gel buccal) à garder en bouche le plus longtemps possible et à distance des repas, l’action de ces antifongiques étant due à leur contact avec les levures. Des soins de bouche avec une solution alcalinisante (bicarbonate de sodium à 14 %) sont à conseiller avant chaque administration d’un antifongique.

Voie générale

La voie générale est choisie en deuxième intention, en cas d’inefficacité, de récidives, de faible observance (mauvais goût, troubles gastro-intestinaux, intolérance) ou de formes graves ou étendues survenant dans un contexte de déficit immunitaire génétique ou acquis.
Le fluconazole (Triflucan®, 100 mg par jour pendant une semaine) est l’antifongique systémique de choix et est très bien toléré. Candida albicans est exceptionnellement résistant à cette molécule.

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