3  -  Réactions du malade face à sa maladie grave : Approche psychodynamique

Dans le domaine des maladies somatiques graves, les mécanismes de défense correspondent aux moyens psychologiques mis en oeuvre par un patient pour lutter contre l’angoisse de mort induite par sa maladie et/ou toutes les conséquences qui en découlent.
L’angoisse ressentie n’est pas le produit d’un conflit intrapsychique mais une angoisse trouvant son origine dans le réel : la peur de souffrir et la peur de mourir.

1) Facteurs d'agression lors d’une maladie somatique grave

Maladie => Effondrement des systèmes de défense mis en place et irruption d’angoisses multiples.

  • Angoisse de mort

- Réelle, aiguë et déstructurante
- Défenses sidérées : sujet effondré et obnubilé à l'annonce
- L'anxiété se dissipe mais reste latente, elle colore la vie du patient
- Association : cancer = cadavre en devenir = mort

  • A ngoisse de transformation corporelle

- Fantasmes de dévoration interne (crabe, grossesse mortifère)
- Corps = cadavre en devenir
- Charge émotionnelle intense et valeur symbolique (testicule, sein)
- Angoisse de modification extérieure au corps
- Image que le sujet pense donner à voir = craintes des stigmates externes de la maladie
- Sentiment de vulnérabilité, schéma corporel perturbé = blessure narcissique et perte d'estime de soi avec nécessité d’un deuil quasi- impossible du corps sain pour intégrer un corps malade.

  • Angoisse / Entourage

- Ségrégation, exclusion
- Risque de mort contagieuse : risque identificatoire
- Ambivalence : rejet/désir d’aide
- Perturbation de la communication :
• système communicationnel spécifique
• dits/non dits =situation de double lien

  • Douleur

- Relation étroite entre douleur et anxiété
- Potentialisation réciproque qui réactive l’univers imaginaire angoissant de la maladie :
• Angoisse de mort
• Enferme sujet dans univers clos

  • Traitements Anticancéreux

- Anxiogènes
- Image péjorative et ambivalente
- Pouvoir thérapeutique et effets secondaires agressifs et angoissants

Face aux multiples agressions dues à la maladie et au regard porté par la société, les patients ont recours à leur mécanisme de défense afin d’éviter la dépression, les régressions archaïques voire les décompensations.

2) Les mécanismes de défense des malades

Processus psychique inconscient visant à réduire ou à annuler les effets désagréables des dangers réels ou imaginaires en remaniant les réalités internes et/ou externes et dont les manifestations - comportements, idées, affects - peuvent être inconscients ou conscient ( IONESCU S, JACQUET MM, LHOTE C. , Les mécanismes de défense [texte imprimé]. Paris : Nathan, 1997,1 vol., 320 p.).

Le déni
• L'isolation
• Le déplacement
• La maitrise : la rationalisation et les rites obsessionnels
La régression
• La projection agressive
• La combativité / La sublimation

Le déni : Existence simultanée d'une perception de la réalité en même temps qu'une dénégation totale de certains éléments péjoratifs ou insupportables de cette réalité. Le sujet fonctionne avec un psychisme scindé en deux : l'un laisse filtrer certaines informations pendant que l'autre les nie. Habiteullement à l'oeuvre dans les psychoses, le déni est le plus puissant des mécanismes de défense rencontré en clinique humaine.

La régression : Désinvestissement pulsionnel du moi vis-à-vis du monde extérieur, s'accompagnant d'un rétrécissement égocentrique du champ relationnel amenant le patient à renoncer au monde, pour ne se préoccuper que du fonctionnement de son corps. Le patient se sent plus dépendant matériellement et psychologiquement de son entourage immédiat.

Fin de vie : le devoir d'accompagnement.

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