5  -  Diagnostic

5 . 1  -  Cytologie urinaire

  • Prélèvement d’un échantillon d’urines (en l’absence d’infection) à adresser au service d’anatomie et cytologie pathologiques.
  • Permet l’analyse morphologique des cellules urothéliales desquamées dans l’urine.
  • Les réponses sont codifiées (cytologie tumorale, atypique, suspecte, bénigne, non significative).
  • La cytologie est anormale surtout pour les tumeurs de haut grade, le carcinome in situ.

La cytologie urinaire est un examen non invasif mais est peu sensible (il existe de nombreux faux négatifs).

La cytologie urinaire n’a de valeur que positive et n’est pas diagnostique. En cas d’anomalie (cytologie tumorale, atypique ou suspecte), il faut faire une cystoscopie.

Principales indications de la cytologie urinaire :

  • lors du diagnostic initial de tumeur vésicale (mais toujours suivi d’une cystoscopie) ;
  • surveillance des patients à risque (dépistage par exemple en cas d’exposition professionnelle à des carcinogènes) ;
  • suivi des patients avec antécédent de tumeur vésicale n’infiltrant pas le muscle.

5 . 2  -  Résection endoscopique avec examen anatomopathologique


Le diagnostic est fait par endoscopie vésicale sous anesthésie générale avec :

  • une cartographie des lésions ;
  • la résection endoscopique complète de la/des lésions ;
  • l’examen anatomopathologique de la totalité des copeaux de résection.

Des biopsies de muqueuse à distance de la tumeur peuvent être aussi réalisées en cas de suspicion de lésion plane (carcinome in situ).

La résection doit être complète et profonde (présence de faisceaux musculaires sur les copeaux de résection), car il s’agit également du premier geste thérapeutique en cas de tumeur n’infiltrant pas le muscle vésical.

L’examen anatomopathologique des copeaux de résection doit préciser :

  • le type histologique (en fonction de la dernière classification OMS [2004]), le plus souvent carcinome urothélial ;
  • le stade en fonction de la dernière classification TNM (2009) en distinguant les tumeurs n’infiltrant pas la musculeuse (Ta, Tis ou T1) des tumeurs infiltrant la musculeuse (T2 au moins) (tableau 1) ;
  • le grade (basé sur le désordre architectural) en distinguant les lésions de bas grade des lésions de haut grade :
    • les carcinomes papillaires de bas grade (le plus souvent Ta) ont un faible risque de progresser (figure 1),
    • les carcinomes papillaires de haut grade (Ta ou T1) ont un risque élevé de progresser, (cf. figure 1),
    • les carcinomes in situ sont toujours de haut grade,
    • le grade n’a que peu d’intérêt pour les tumeurs infiltrant la musculeuse ;
  • la présence d’emboles carcinomateux vasculaires (oui/non identifiés).

N.B : sur les copeaux de résection, le statut N ne peut pas être connu (= Nx).

Les stades au-delà de T1 ne peuvent être précisés davantage (sur le compte-rendu il sera indiqué « T2 au moins »).

Tableau 1: Classification TNM (2009) : stade d’extension tumoral
T :tumeur de vessieN :extension ganglionnaire loco-régionale
Tx :tumeur non évaluableNx :ganglions loco-régionaux non évaluables
T0 :pas de tumeur vésicaleN0 :pas de ganglions loco-régionaux atteints
Ta :carcinome papillaire ne franchissant pas la membrane basaleN1 :un ganglion pelvien atteint
Tis :carcinome in situ, plan, et ne franchissant pas la membrane basaleN2 :plusieurs ganglions pelviens atteints
T1 :carcinome ayant franchi la membrane basale et envahi le chorionN3 :atteinte d’un ou plusieurs ganglions extrapelviens
T2 :carcinome envahissant la musculeuse
T2a : musculeuse superficielle envahieM :métastases à distance
T2b : musculeuse profonde envahieMx :métastase à distance non évaluables
T3 :graisse périvésicale envahieM0 :pas de métastase à distance
T3a : envahissement microscopiqueM1 :métastases à distance
T3b : envahissement macroscopique
T4 :envahissement d’un organe de voisinage
T4a : prostate, utérus, vagin
T4b : paroi pelvienne ou abdominale
Figure 1 : Carcinomes papillaires de la vessie de bas grade et de haut grade : les tumeurs de bas grade ont un faible risque de progresser, alors que les tumeurs de haut grade ont un risque élevé de progresser
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