2  -  Cancer de l'endomètre

2 . 1  -  Fréquence, épidémiologie


C'est le troisième cancer le plus fréquent chez la femme, après le cancer du sein et du côlon.

Il est plus fréquent que le cancer du col (environ 4 500 cas par an).

Le pic d'incidence se situe vers l'âge de 60 ans.

Le cancer de l'endomètre est un cancer hormono-dépendant.

Les principaux facteurs de risque du cancer de l'endomètre sont :

  • hyperœstrogénie (puberté précoce, ménopause tardive, prise d'œstrogènes…) ;
  • nulliparité ;
  • obésité ;
  • HTA ;
  • dyslipidémie ;
  • syndrome de Lynch (HNPCC, hereditary non polyposis colorectal cancer).

2 . 2  -  Types histologiques


1. Adénocarcinome de l'endomètre

Le type histologique habituel du cancer de l'endomètre est l'adénocarcinome.

Classiquement, on décrit deux grandes catégories d'adénocarcinome de l'endomètre :

  • le type endométrioïde le plus fréquent (80 %) ;
  • le type non endométrioïde qui rassemble plusieurs sous-entités (adénocarcinome mucineux, carcinome séreux papillaire, carcinome à cellules claires).

Le cancer de type endométrioïde est un cancer hormono-dépendant qui survient dans un contexte d'hyperœstrogénie (préménopause). Il se développe à partir de lésions épithéliales précurseurs comme l'hyperplasie glandulaire atypique. Ce type histologique est de bon pronostic. On peut parfois observer un contingent malpighien dans la tumeur.

Il existe trois grades de différenciation (1 : bien différencié, 2 : moyennement différencié, 3 : peu différencié). Pour grader une tumeur, on évalue le pourcentage en surface du contingent solide et les atypies cytonucléaires.

2. Tumeurs non adénocarcinomateuses

Il existe aussi des tumeurs non adénocarcinomateuses : à cellules squameuses (épidermoïde), carcinosarcome associant un contingent carcinomateux et un contingent sarcomateux appelé aussi tumeur mixte müllerienne ou tumeur mixte mésodermique…

2 . 3  -  Lésions tissulaires précancéreuses, cancérogenèse


1. Hyperplasie glandulaire atypique

La principale lésion précancéreuse, précurseur de l'adénocarcinome endométrioïde est l'hyperplasie glandulaire atypique (figure 1).

Les glandes endométriales présentent des atypies cytologiques. L'architecture peut être simple ou complexe. On parlera alors d'hyperplasie simple ou complexe atypique.

Figure 1 : Hyperplasie glandulaire complexe atypique, lésion précurseur de l'adénocarcinome endométrioïde (histologie)

2. Carcinome in situ

La lésion précancéreuse des carcinomes non endométrioïdes est le carcinome in situ (tableau 1).

Tableau 1 : de l'endomètre
Type IType II
Type histologiqueEndométrioïdeSéreux et autres
Lésion tissulaire précurseurHyperplasie atypiqueCarcinome in situ
Homono-dépendanceOui

Hyperœstrogénie
Non

Pas d'hyperœstrogénie
PronosticBonMauvais

2 . 4  -  Diagnostic


Cliniquement, les tumeurs endométriales se manifestent par des méno-métrorragies.

Toute métrorragie postménopausique doit faire évoquer un cancer de l'endomètre +++.

À l'échographie, la muqueuse endométriale sera épaissie.

Diagnostic : hystéroscopie diagnostique avec biopsies dirigées étagées et curetage biopsique avec examen anatomopathologique des prélèvements.

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