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Il existe une tuméfaction rouge en regard des métacarpo-phalangiennes de la main gauche. On évoque une polyarthrite aiguë (atteinte inflammatoire de plus de 4 articulations). Le caractère bilatéral et symétrique, les articulations atteintes, le terrain (femme jeune) et la normalité du reste de l'examen clinique évoquent en premier lieu une polyarthrite rhumatoïde.
Commentaires
Les arthrites sont la principale cause des « mains gonflées » liées à une atteinte rhumatologique inflammatoire. Les signes inflammatoires sont ici, en regard de l'articulation.
Les autres causes de mains rhumatologiques « chaudes » sont :
- La sclérodermie dans sa phase oedémateuse : la peau est tendue, donnant un aspect saucissonné. Les signes associés (syndrome de Raynaud, télangiectasies, sclérodactylies) ainsi que les données capillaroscopiques et immunologiques permettent le diagnostic.
- Les connectivites mixtes et le syndrome de Sharp : les doigts sont boudinés, gonflés, difficiles à plisser. Les signes associés (atteinte musculaire, syndrome de Raynaud...) et la présence d'anticorps antinucléaires de type anti-RNP permettent le diagnostic.
- La polyarthrite aiguë oedémateuse bénigne du sujet âgé (syndrome RS3PE: remitting symetrical seronegative synovitis with pitting oedema). Ce rhumatisme du sujet de plus 75 ans est responsable d'une polyarthrite distale avec un oedème, indolore, blanc, mou prenant le godet
- Les ténosynovites des extenseurs ou des fléchisseurs : l'atteinte inflammatoire est localisée en regard des tendons. Associées le plus souvent aux différentes arthrites auto-immunes, ces ténosynovites peuvent être dues à des pathologies infectieuses :
- Gonococcémie (forme aiguë).
- Infection à mycobactéries (forme chronique).
Les étiologies des polyarthrites aiguës (évoluant depuis moins de 3 mois) sont principalement infectieuses (endocardite infectieuse, gonocoques, Parvovirus B19, VIH, hépatite B, maladie de Whipple, tuberculose...) et les rhumatismes inflammatoires débutants (polyarthrite rhumatoïde, rhumatisme psoriasique, spondylarthropathie, lupus, sarcoïdose...).
Les signes cliniques associés (fièvre, uvéite, adénopathies, douleurs abdominales, atteintes cutanéo-muqueuses, atteintes neurologiques...), les données biologiques (hyperleucocytose, leucopénie, cytolyse hépatique...), la ponction du liquide articulaire, les données immunologiques (facteur rhumatoïde, anticorps anti-peptides cycliques citrullinés, antinucléaires, complément...), radiologiques (destruction articulaire ou non-voir cas clinique 7) orientent le diagnostic.