3 - Syndromes canalaires

Les syndromes canalaires correspondent aux manifestations neurologiques liées à l’irritation d’un nerf lorsqu’il traverse un défilé ostéo-ligamento-musculaire.

3. 1 - Syndrome du canal carpien

C’est la compression du nerf médian lors de sa traversée du canal carpien. Ce nerf mixte assure la sensibilité de la face palmaire des trois premiers doigts et de la moitié radiale de l’annulaire, de la face dorsale des deuxième et troisième phalanges de l’index, du majeur et de la moitié radiale de l’annulaire, la motricité des muscles de l’éminence thénar (court abducteur, faisceau superficiel du court fléchisseur et opposant du pouce) et des deux lombricaux externes (figure 34.7). C’est le plus fréquent des syndromes canalaires (1 % de la population), survenant trois fois sur quatre chez la femme (post-ménopause, fin de grossesse) ; bilatéral dans 50 % des cas, il prédomine du côté dominant et est reconnu en tant que maladie professionnelle.

Fig. 34.7. Coupe du canal carpien.

3. 1. 1 - Signes cliniques et diagnostic

La forme sensitive, d’installation progressive, la plus fréquente, se caractérise par des acroparesthésies dans le territoire du médian, irradiant à l’avant-bras, avec une recrudescence nocturne, au réveil et lors des activités manuelles, qui disparaissent en secouant la main ou en la trempant dans l’eau chaude. Des manœuvres peuvent les reproduire : percussion de la face antérieure du poignet (test de Tinel), flexion forcée du poignet pendant une minute (test de Phalen). La forme neurologique déficitaire est la forme évoluée. Les paresthésies deviennent permanentes, s’accompagnent d’une maladresse de la main, d’un déficit de la force du pouce (opposant, court abducteur), d’une amyotrophie du versant externe de l’éminence thénar.
Une radiographie du poignet (face, profil, incidence du défilé carpien) cherche une anomalie osseuse. L’EMG, parfois normal dans les formes débutantes, confirme l’atteinte du nerf médian au poignet (réduction de la vitesse de conduction sensitive et allongement des latences distales) et le respect des autres troncs nerveux.
Il faut éliminer : le syndrome du canal de Guyon (nerf cubital), une atteinte du médian au coude, une radiculalgie C6, une atteinte plexulaire (défilé thoracobrachial).


9/10