2. 2 - Diagnostic étiologique

2. 2. 1 - Éliminer une dorsalgie symptomatique

Une dorsalgie symptomatique doit être systématiquement évoquée devant une dorsalgie, notamment aiguë.
Peuvent être en cause :
– une pathologie non rachidienne révélée par des dorsalgies :
   • cardiovasculaire : insuffisance coronarienne (angor, infarctus du myocarde), péricardite, anévrysme de l’aorte thoracique ;
   • pleuropulmonaire : cancer bronchique, pleurésie infectieuse ou par envahissement (mésothéliome, cancer bronchique), tumeur médiastinale ;
   • digestive : ulcère gastrique ou duodénal, affection hépatobiliaire, œsophagite, pancréatite ou gastrite, cancer de l’estomac, de l’œsophage, du pancréas ;
– une dorsalgie symptomatique d’une affection sous-jacente :
   • spondylodiscite infectieuse ou à germes banals ;
   • spondylarthropathie ;
   • fracture ostéoporotique ;
   • tumeur intrarachidienne : neurinome, épendymome, méningiome, etc. ;
   • tumeur maligne : métastase, myélome ;
   • tumeur bénigne : ostéoblastome, angiome vertébral, ostéome ostéoïde, etc. ;
   • maladie de Paget ;
– une hernie discale dorsale : exceptionnelle, elle se traduit par une douleur dorsale, plus ou moins vive, accompagnée d’un syndrome neurologique lésionnel (douleur en ceinture ou en hémiceinture) et sous-lésionnel de compression médullaire.
Au moindre doute, il faut faire des examens complémentaires.

2. 2. 2 - Dorsalgies « statiques » ou « fonctionnelles »

En l’absence d’affection rachidienne ou viscérale, on évoque prudemment des dorsalgies « statiques » ou « fonctionnelles » qui pourraient être liées à une cyphoscoliose, à une dystrophie de croissance (maladie de Scheuermann) ou à des « troubles » musculaires.

2. 2. 2. 1 - Dorsalgies « statiques »

Les troubles statiques sont le plus souvent indolores, en particulier lors de leur constitution à l’adolescence, et il est hasardeux d’y rattacher les symptômes. Malgré tout, ils peuvent être responsables de douleurs du fait de lésions dégénératives dont ils favorisent la survenue dans la concavité des courbures.
Avant de les tenir pour responsables, il faut s’assurer de la présence de caractères sémiologiques rassurants (douleurs de rythme mécanique, siégeant en regard des lésions radiologiques, évoluant par poussées rythmées par les activités physiques).

2. 2. 2. 2 - Dorsalgies « fonctionnelles »

Lorsque l’interrogatoire et l’examen clinique n’orientent pas vers une dorsalgie symptomatique ou statique, le diagnostic retenu, par élimination, est souvent celui de dorsalgies fonctionnelles.
Il s’agit d’une affection fréquente (5 % à 10 % des consultations en rhumatologie) dont l’origine reste imprécise, associant souffrance musculaire et facteur psychologique. Elle s’observe surtout chez les femmes jeunes, en particulier avec activités professionnelles contraignantes pour le rachis thoracique (secrétaires, couturières, coiffeuses, etc.). On la nomme d’ailleurs aussi « dorsalgie bénigne des femmes jeunes ».

2. 3 - Traitement

En dehors des causes viscérales ou rachidiennes symptomatiques qui nécessitent un traitement spécifique, la prise en charge thérapeutique concerne essentiellement les dorsalgies dites fonctionnelles. L’évolution en est souvent longue, les douleurs tenaces et rebelles au traitement symptomatique, mais elles finissent par disparaître spontanément.
Le traitement consiste en une prise en charge psychologique, une rééducation sédative et de renforcement des muscles paravertébraux, une éventuelle modification de l’ergonomie au travail, lorsqu’elle est possible. Les antalgiques sont utiles lors des poussées douloureuses.


6/14