2 - Traitement d’un hématome musculaire par surdosage en AVK

Toute cruralgie ou toute douleur musculaire aiguë, spontanée ou d’origine traumatique (traumatisme direct ou indirect), survenue sous AVK, doit faire évoquer l’hypothèse d’un hématome musculaire et impose :
– l’arrêt immédiat de l’effort éventuel, la mise au repos et l’application de glace sur le muscle ;
– la réalisation d’examens biologiques en urgence : groupe, rhésus, RAI, numération-formule sanguine, plaquettes, INR, créatininémie, ionogramme sanguin ;
– l’évaluation de la gravité de l’hématome :
   • intensité de la douleur ;
   • retentissement de l’hémorragie : anémie, trouble hémodynamique (fréquence cardiaque, pression artérielle) ;
   • volume de l’hématome (tuméfaction musculaire, échographie/scanner).
Dans le cas d’une cruralgie ou d’une douleur musculaire aiguë avec volumineux hématome, ou dans le cas d’un INR > 20 : correction du retentissement de l’hémorragie ; traitement antalgique, administration d’une dose de 10 mg de vitamine K par voie intraveineuse lente, associée selon l’urgence à du plasma frais congelé ou à un concentré de facteurs vitamine K-dépendants (Kaskadil). Après correction du trouble de l’hémostase, l’évacuation de l’hématome est parfois discutée, mais avec beaucoup de prudence : ponction guidée par l’échographie ou le scanner, voire évacuation chirurgicale si absolument nécessaire.
En cas d’hématome de petit volume, sans retentissement : antalgiques (en évitant le paracétamol qui peut augmenter l’INR), suppression d’une ou deux prises d’AVK, administration de vitamine K per os selon l’INR (1 à 2 mg si 5 < INR < 10 ; ou 3 à 5 mg si 10 < INR < 20) ; contrôler l’INR toutes les douze à vingt-quatre heures : une nouvelle administration de vitamine K est parfois nécessaire.
Dans tous les cas, la guérison de l’hématome sera suivie par l’échographie ou le scanner.


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