2. 3. 3 - Précautions d’emploi

Lorsqu’ils sont indispensables, les AINS doivent être prescrits à la dose et pour la durée minimales. Il est possible de limiter la posologie des AINS et, par conséquent, leur toxicité, en leur adjoignant du paracétamol ou/et un opioïde.
Chez les malades à risque digestif (personnes de plus de soixante-cinq ans, antécédents d’ulcère gastroduodénal, traitement anticoagulant), il est possible d’employer soit un coxib, soit une association AINS classique + inhibiteur de la pompe à protons (lansoprazole, oméprazole) ou prostaglandine de synthèse (misoprostol) en sachant qu’aucune de ces solutions ne garantit l’innocuité du traitement. Des antiacides simples suffisent en cas de dyspepsie sous AINS classiques ou coxibs. Il convient par ailleurs de s’assurer que le malade est correctement hydraté, notamment lorsqu’il s’agit d’un sujet âgé ou d’un malade sous diurétique, IEC ou antagoniste de l’angiotensine II.
Enfin, il faut informer le patient des principaux risques encourus pour qu’il arrête le médicament ou sollicite un avis médical devant certains signes d’alerte digestifs, rénaux (oligurie, prise de poids rapide) ou cutanéomuqueux. Comme l’automédication est fréquente au cours des syndromes douloureux, on l’avertira de l’incompatibilité entre le médicament prescrit et les AINS vendus sans ordonnance comme antalgiques-antipyrétiques.

2. 3. 4 - Surveillance

Une utilisation prolongée d’AINS ne se conçoit pas sans une surveillance régulière, clinique (pression artérielle, notamment) et biologique (hémogramme, enzymes hépatiques, fonction rénale).
Certaines associations morbides ou médicamenteuses supposent des contrôles particuliers dans les jours suivant l’introduction de l’AINS, son changement de posologie, voire son arrêt :
– INR si le malade est sous antivitamine K ;
– pression artérielle s’il suit un traitement antihypertenseur ;
– lithémie, le cas échéant ;
– créatinine sérique et diurèse s’il est à risque rénal ;
– état cardiopulmonaire s’il est insuffisant cardiaque.
En résumé, la prescription d’un AINS par voie générale se conçoit seulement en l’absence d’alternative thérapeutique plus sûre, après une estimation personnalisée du rapport bénéfice/risque, en respectant scrupuleusement ses indications, contre-indications et précautions d’emploi. La posologie et la durée du traitement seront adaptées à chaque patient, en se limitant au minimum nécessaire.


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