2. 2. 2 - Propriétés thérapeutiques

2. 2. 2. 1 - Action antipyrétique

Les AINS diminuent la fièvre quelle qu’en soit l’origine : infectieuse, inflammatoire ou néoplasique.

2. 2. 2. 2 - Action antalgique

Les AINS sont efficaces sur un large éventail de syndromes douloureux par excès de nociception :
– aigus : douleurs dentaires, postopératoires, post-traumatiques, céphalées ou migraines, coliques néphrétiques, pathologie ORL, etc. ;
– chroniques : affections rhumatologiques dégénératives, douleurs néoplasiques ; pour ces dernières, ils constituent avec le paracétamol le premier palier de la stratégie thérapeutique préconisée par l’OMS.

2. 2. 2. 3 - Action anti-inflammatoire

Cette action porte principalement sur la composante vasculaire de la réaction inflammatoire, responsable de la classique tétrade : œdème, douleur, rougeur, chaleur. Elle est mise à profit au cours des accès aigus microcristallins (goutte, chondrocalcinose) et des rhumatismes inflammatoires chroniques (polyarthrite rhumatoïde et spondylarthropathies surtout).
NB : L’action anti-inflammatoire requiert généralement des posologies d’AINS plus élevées que celles nécessaires dans les autres variétés de douleurs ou dans la fièvre. Aussi certaines spécialités d’AINS sont-elles commercialisées à faible dose en tant qu’antalgique et/ou antipyrétique (certaines formes d’aspirine, l’ibuprofène 200 mg, le kétoprofène 25 mg).

2. 2. 3 - Voies d’administration

2. 2. 3. 1 - Voies générales

Ces voies comportent toutes les mêmes risques auxquels s’ajoutent parfois des complications locales particulières :
voie orale : c’est la mieux adaptée aux traitements prolongés. La prise du médicament pendant le repas ralentit sa vitesse d’absorption et améliore rarement la tolérance fonctionnelle digestive ;
voie rectale : les suppositoires sont résorbés plus irrégulièrement que les formes orales ;
voie intramusculaire : cette voie est surtout intéressante quand l’administration orale est impossible, dans un contexte d’urgence, vu sa rapidité d’action (colique néphrétique). Son emploi en rhumatologie est en revanche discutable : elle n’est pas intrinsèquement plus efficace que la voie orale, mais l’effet placebo est plus marqué, et elle ne met pas à l’abri des complications systémiques, notamment digestives, des AINS, tout en comportant un risque de nécrose ou d’abcès de la fesse. En pratique, il faut limiter son usage à des cures brèves de deux ou trois jours ;
voie intraveineuse : selon les AMM, cette voie est réservée à des indications particulières telles que le traitement de la douleur postopératoire ou le traitement des crises de colique néphrétique.

2. 2. 3. 2 - Voies locales

Les applications de gel ou de pommades d’AINS peuvent suffire à soulager les douleurs liées à une entorse bénigne, une contusion, une tendinite, une arthrose de petites articulations. Ces formes exposent à des réactions d’hypersensibilité locales, voire générales du fait d’un faible passage systémique de l’AINS.


9/12