1. 2 - Modalités de prescription et de surveillance

1. 2. 1 - Corticothérapie par voie générale

En dehors des administrations à dose massive (bolus), les corticoïdes comportent peu de risques quand ils sont employés durant une période brève (sept à dix jours au plus), sans toutefois mettre à l’abri de complications précoces liées à leurs effets diabétogène, immunodépresseur, digestif, ou minéralocorticoïde. Des manifestations psychiatriques et une hypertonie intraoculaire sont également possibles. Une corticothérapie courte n’impose pas de sevrage progressif. Les modalités de prescription sont plus contraignantes lors d’une corticothérapie prolongée.
« Il faut utiliser les corticoïdes à la plus petite dose possible pendant le moins longtemps possible. »

1. 2. 1. 1 - Bilan préalable

Il vise à évaluer le terrain physiopathologique du patient, à la recherche notamment d’affections susceptibles de se décompenser sous corticoïdes ou de facteurs prédisposant à leurs complications. Un bilan préthérapeutique minimal a été proposé (tableau 25.III) qu’il y a lieu de compléter selon les données de l’interrogatoire et de l’examen clinique.

Tableau 25.III. Bilan préalable à une corticothérapie prolongée.
On admet qu’il n’existe pas d’interdit absolu à l’emploi des corticoïdes s’ils sont indispensables — ce qui suppose une certitude diagnostique. Mais dans certains cas, le recours aux corticoïdes ne se conçoit qu’après une évaluation soigneuse du rapport bénéfice/risque. Une infection patente (en particulier l’herpès, le zona oculaire, la varicelle, l’anguillulose, la tuberculose, les mycoses, la trypanosomiase, la toxoplasmose et les hépatites virales aiguës) est en principe une contre-indication au moins transitoire à la corticothérapie, le temps que l’infection soit maîtrisée par un traitement approprié. Si l’indication des corticoïdes prime, on peut aussi être amené à traiter concomitamment une poussée hypertensive, un ulcère gastroduodénal, un diabète déséquilibré, etc.
De même, la corticothérapie est compatible avec la grossesse puisqu’elle n’est pas tératogène. Par prudence, il convient de prévoir l’accueil du nouveau-né dans une unité spécialisée malgré la rareté de l’insuffisance surrénale néonatale. L’allaitement est en revanche déconseillé si la mère prend une corticothérapie à dose importante.

1. 2. 1. 2 - Choix du médicament

On opte généralement pour la prednisone parce qu’elle offre un bon compromis entre activité anti-inflammatoire d’une part, et importance de la dépression hypothalamo-hypophysaire et de la rétention hydrosodée d’autre part. Ce dérivé est en outre très maniable puisqu’il est disponible sous la forme de comprimés dosés à 1 mg, 5 mg et 20 mg. Enfin, il a l’avantage d’une absorption digestive plus constante et régulière que le sel de prednisolone commercialisé en France.


4/12