3 - Comment faire le diagnostic de sarcoïdose ?

3. 1 - Diagnostic de certitude

Le diagnostic de sarcoïdose repose sur trois éléments indispensables :
– la conjonction de signes cliniques et paracliniques compatibles ;
– la mise en évidence d’un granulome épithélioïde et gigantocellulaire sans nécrose caséeuse ;
– l’exclusion des autres diagnostics potentiels : granulomatoses infectieuses (tuberculose, mycobactéries atypiques, histoplasmose, mycoses, parasitoses), toxiques (bérylliose, médicamenteuse), inflammatoires (maladie de Wegener, pneumopathie d’hypersensibilité, etc.), lymphomes.

3. 2 - Éléments cliniques et paracliniques orientant le diagnostic

Il faut systématiquement rechercher les autres manifestations asymptomatiques et symptomatiques de la sarcoïdose.

3. 2. 1 - Examens complémentaires

Certains examens complémentaires peuvent orienter vers le diagnostic de sarcoïdose :
– la numérotation formule sanguine est le plus souvent normale (parfois lymphopénie) ainsi que la VS (sauf dans le syndrome de Löfgren) ;
– une hypercalciurie avec ou sans hypercalcémie peut être trouvée ;
– une hypergammaglobuline polyclonale (inconstante) peut être présente ;
– une intradermoréaction à la tuberculine peut être utile et montre une anergie ou mieux, une négativation de l’IDR ;
– l’enzyme de conversion de l’angiotensine I (ECA) est élevée dans 40 % à 90 % des cas. Cette élévation est évocatrice mais non spécifique ; elle peut s’observer également au cours d’autres affections dont les granulomatoses ;
– la radiographie de thorax : indispensable, elle oriente le diagnostic chez 80 % des malades (cf. infra).

3. 2. 2 - Biopsies

Les biopsies les moins agressives possibles doivent être utilisées : tout d’abord les biopsies superficielles, puis les biopsies plus profondes en l’absence de lésion superficielle :
– une biopsie d’une lésion cutanée ou d’une adénopathie superficielle ;
– une biopsie des glandes salivaires accessoires (sensibilité de 30 %) ;
– une biopsie bronchique ou transbronchique (fréquence de l’atteinte intrathoracique, sensibilité de 60 %) ;
– une biopsie synoviale (au cours des arthropathies chroniques) ;
– une biopsie hépatique (sensibilité de 90 % mais faible spécificité) ;
– une biopsie médiastinale, etc.
La biopsie recherche le granulome épithélioïde et gigantocellulaire qui comporte :
– des cellules épithélioïdes en amas, mêlées à des cellules géantes de type cellule de Langhans (noyau en « fer à cheval ») ;
– de nombreux lymphocytes en zone marginale ;
– une réaction fibroblastique en couronne.
Il n’existe jamais de nécrose caséeuse ni d’agent pathogène (qu’il faut rechercher systématiquement : bacille tuberculeux, bacille alcoolo-acide résistant, parasite,corps étrangers, exposition particulière : bérylliose, etc.).


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