5 - Complications de la maladie de Horton

     Les complications de la maladie de Horton sont essentiellement vasculaires et ischémiques. Elles sont le plus souvent brutales et irréversibles. Elles font toute la gravité de la maladie et doivent être recherchées systématiquement lors du diagnostic et des consultations de suivi.

5. 1 - Complication oculaire

     Une complication oculaire survient chez 5 % à 20 % des patients et se révèle le plus souvent par une cécité monoculaire brutale pouvant être précédée de prodrome (flou visuel, scotome, diplopie). Un à 2 % des patients ont une cécité bilatérale définitive et 2 % à 5 % une cécité monoculaire.
L’amaurose est la conséquence :

– d’une artérite oblitérante de l’artère ophtalmique ou de ses branches (artères ciliaires ou artère centrale de la rétine) ;
– ou d’une névrite optique ischémique ;
– ou d’une embolie à point de départ carotidien.

En cas d’atteinte unilatérale, le risque d’atteinte controlatérale et de cécité totale définitive est important et justifie une prise en charge urgente.

5. 2 - Complications neurologiques

5. 2. 1 - Accident vasculaire cérébral constitué et accident ischémique transitoire

     Ces complications concernent 5 % des patients. Ces accidents peuvent être liés à l’atteinte inflammatoire des artères à visée cérébrale ou de mécanisme embolique à point de départ carotidien. Il est souvent difficile de savoir si ces accidents vasculaires cérébraux ou ischémiques transitoires sont dus à la maladie de Horton ou à la maladie athéromateuse associée.

5. 2. 2 - Manifestations neuropsychiatriques

     Ces manifestations apparaissent dans 3 % des cas avec désorientation temporospatiale et trouble de l’humeur, dont le mécanisme n’est pas totalement éclairci. Ces troubles répondent rapidement à la corticothérapie.

5. 2. 3 - Atteinte neurologique périphérique

     Une telle atteinte est liée à une vascularite des vaisseaux de la vasa nervosum avec risque :

– de polyneuropathies ou de multineuropathies (environ 7 % des malades) ;
– d’atteinte des nerfs oculomoteurs (diplopie chez 2 % des malades) ;
– de névrite optique ischémique (responsable d’une partie des baisses de l’acuité visuelle).

5. 3 - Autres complications vasculaires

– Forme cardioaortique : une aortite et une artérite de la gerbe aortique
peuvent être responsables :
• d’un syndrome de l’arc aortique avec claudication des membres supérieurs, d’une asymétrie tensionnelle ou du pouls, de troubles vasculaires distaux type acrocyanose ;
• d’une aortite avec risque d’anévrysme ou de dissection, d’insuffisance aortique ;
• d’un infarctus du myocarde par coronarite.

– Atteinte des artères pulmonaires : toux chronique, infiltrat bronchopulmonaire.

– Atteinte artérielle des membres inférieurs, avec risque de claudication intermittente.

– Atteinte rénale ou digestive, avec risque d’hypertension artérielle et d’infarctus mésentérique.


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