L’arrêt cardiocirculatoire (AC) est la plus urgente des urgences vitales. Il représente un enjeu médicoéconomique en raison de sa fréquence, de sa gravité immédiate mais aussi des séquelles potentielles en cas de retard – même bref – de diagnostic. Son traitement est l’objet d’un consensus régulièrement actualisé par les instances scientifiques internationales. Sa prise en charge ne peut être négligée par un médecin, quelle que soit sa spécialité d’exercice.
En schématisant à l’extrême, la vie cellulaire – et par extension humaine – se résume à des phénomènes d’oxydoréduction biocatalytiques avec formation d’eau et de produits acides de dégradation (acide lactique, H2CO
3, etc.). L’un des principaux rôles du système cardiovasculaire est d’approvisionner les cellules de l’organisme en oxygène et en substrats énergétiques, puis de les débarrasser des « déchets » acides. Cette mission est assurée grâce à l’action synergique de deux acteurs :
- le myocarde, qui assure la mobilisation rapide d’un volume d’éjection systolique à une fréquence donnée (débit cardiaque) ;
- le système vasculaire artérioveineux, qui permet la distribution harmonieuse de fractions de ce débit à chaque viscère.
Le dysfonctionnement de l’un d’eux, notamment par atteinte de leur structure propre ou par défaut d’oxygénation, conduit à l’AC.