3 - Clinique


Quels que soient le lieu, les circonstances, le contexte étiologique potentiel, le diagnostic médical d’AC doit être évoqué systématiquement et immédiatement dès lors que sont réunis les signes cliniques suivants :


L’association de ces signes est suffisante pour affirmer le diagnostic d’AC : elle doit faire initier sur-le-champ le processus de sauvetage appelé « chaîne de survie» (voir infra). Le diagnostic définitif d’AC ne doit pas prendre plus d’une dizaine de secondes. En cas de doute (médecin insuffisamment entraîné à la reconnaissance d’un pouls filant), il est préconisé de démarrer une réanimation cardiopulmonaire élémentaire sur la seule base de l’apnée et de la perte de connaissance (et d’arrêter en cas d’erreur, si le patient se réveillait brutalement). Il est inutile de mesurer la pression artérielle, ou d’ausculter le malade. Ni la recherche d’anomalies de la coloration des téguments ni celle d’une mydriase ne sont nécessaires pour poser le diagnostic d’AC.

La possibilité de disposer d’un enregistrement ECG (scope, tracé papier) simplifie la reconnaissance du mécanisme cardiaque en jeu, mais ne modifie en rien le traitement initial. De même, la reconnaissance d’une étiologie spécifique à l’AC (tableau I) ne change pas la prise en charge immédiate : la correction d’une cause qui serait un obstacle à la reprise d’une activité cardiaque spontanée ou qui pourrait entraîner une récidive de l’AC fait néanmoins partie de la prise en charge médicalisée.

Tableau I. Causes des arrêts cardiocirculatoires
  Cardiopathies : 60 % des AC

  • Insuffisance coronaire aiguë (quelle qu’en soit la variété)
  • Autres cardiopathies (valvulaires, atteintes myocardiques non coronariennes, atteintes péricardiques, congénitales ou malformatives, etc.) par deux mécanismes essentiels : les troubles de l’excitabilité ou de la conduction, et l’incompétence myocardique mécanique (insuffisance cardiaque réfractaire)
  • Traitements médicamenteux (antiarythmiques, diurétiques, médicaments proarythmogènes, potassium, etc.) en particulier lors d’injections intraveineuses
  Hypoxies aiguës primitives : 20 % des AC

  • Détresses respiratoires d’origine thoracique (plaies du thorax, œdèmes pulmonaires, pneumopathies, bronchopneumopathies hypoxémiantes, asthme) ou neurologiques (paralysies d’origine centrale ou périphérique)
  Anomalies des conditions de charge du système circulatoire : 20 % des AC

  • Surcharges barométriques aiguës de la circulation systémique (HTA maligne) ou pulmonaire (embolies pulmonaires graves)
  • Désamorçages par hypovolémie aiguë vraie (anémie, fuites capillaires du syndrome immuno-inflammatoire systémique) ou relative (circulations extracorporelles)
  • Tamponnades liquidienne ou gazeuse
  •  Arrêts circulatoires réflexes ou accidentels

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