Quels que soient le lieu, les circonstances, le contexte étiologique potentiel, le diagnostic médical d’AC doit être évoqué systématiquement et immédiatement dès lors que sont réunis les signes cliniques suivants :
- d’une part, une perte brutale et complète de la conscience accompagnée ou non d’arrêt respiratoire ;
- d’autre part, la disparition du pouls artériel.
L’association de ces signes est suffisante pour affirmer le diagnostic d’AC : elle doit faire initier sur-le-champ le processus de sauvetage appelé « chaîne de survie» (voir infra). Le diagnostic définitif d’AC ne doit pas prendre plus d’une dizaine de secondes. En cas de doute (médecin insuffisamment entraîné à la reconnaissance d’un pouls filant), il est préconisé de démarrer une réanimation cardiopulmonaire élémentaire sur la seule base de l’apnée et de la perte de connaissance (et d’arrêter en cas d’erreur, si le patient se réveillait brutalement). Il est inutile de mesurer la pression artérielle, ou d’ausculter le malade. Ni la recherche d’anomalies de la coloration des téguments ni celle d’une mydriase ne sont nécessaires pour poser le diagnostic d’AC.
La possibilité de disposer d’un enregistrement ECG (scope, tracé papier) simplifie la reconnaissance du mécanisme cardiaque en jeu, mais ne modifie en rien le traitement initial. De même, la reconnaissance d’une étiologie spécifique à l’AC (
tableau I) ne change pas la prise en charge immédiate : la correction d’une cause qui serait un obstacle à la reprise d’une activité cardiaque spontanée ou qui pourrait entraîner une récidive de l’AC fait néanmoins partie de la prise en charge médicalisée.