Une patiente de 35 ans est hospitalisée aux urgences à 2 heures du matin pour suspicion d’intoxication par médicaments et alcool. À la suite d’une dispute conjugale, et après avoir consommé une quantité importante de vin, Mme M. s’est enfermée dans sa chambre vers 22 heures. Son mari, n’arrivant pas à la réveiller, a appelé le SAMU, qui a découvert à ses côtés deux boîtes vides de Lexomil (correspondant à 260 mg de bromazépam) et une d’Anafranil (soit 1,5 g de clomipramine). À l’admission aux urgences, la patiente est très somnolente, mais réactive aux fortes stimulations nociceptives. La pression artérielle est à 120/80 mmHg, la fréquence cardiaque est régulière à 110/min, la respiration à 14/min, sans encombrement, la SpO2 est à 96 % en air ambiant. L’haleine sent l’alcool. La température est à 37 °C. L’auscultation cardiaque et pulmonaire ne montre pas d’anomalie. Sur le plan neurologique, la conscience est fluctuante, passant de phases de somnolence à des périodes d’agitation, les réflexes ostéotendineux sont vifs et symétriques, les réflexes cutanés plantaires en flexion. Il n’y a pas de déficit moteur et les pupilles sont en mydriase, réactives à la lumière. Sur le plan cutané, on note des érythèmes aux parties déclives, talons et fesses. L’examen de l’abdomen montre une voussure hypogastrique. Le bilan sanguin montre : urée = 5 mmol/L, créatinine = 80 µmol/L, glycémie = 5 mmol/L, Na = 140 mmol/L, Cl = 103 mmol/L, K = 4,2 mmol/L, osmolarité = 310 mOsm/L, hématocrite = 40 %, ASAT = 50 UI/L, ALAT = 30 UI/L, LDH = 250 UI/L, CPK = 1 500 UI/L. Radiographie thoracique : transparence normale des deux plages pulmonaires sans opacité pathologique. ECG : rythme sinusal régulier à 110/min, AQRS à +60°, durée de P = 80 ms, PQ = 140 ms, QRS = 80 ms, QT = 300 ms (pour un QT théorique à 300 ms), pas d’autre anomalie. Vous retenez le diagnostic d’intoxication volontaire.