3  -  Migraine


Affection fréquente, elle concerne 10 à 15% de la population adulte etprédomine chez la femme. Le diagnostic est purement clinique, reposant principalement sur l'interrogatoire. Les premières crises surviennent à la puberté, puis les crises sont récurrentes, tout au long de la vie, avec souvent une fréquence des crises plus marquées chez l'adulte de 30 à 50ans. La fréquence peut aller de une fois par semaine à une fois par an. Il y a souvent des antécédents familiaux. Il existe fréquemment des facteurs déclenchants : stress ou au contraire détente brutale, règles, consommation de certains aliments (chocolat, alcool), certaines stimulations sensorielles (bruit, odeurs, lumière clignotante), modification du temps de sommeil, facteurs climatiques.

La forme classique sur le plan sémiologique, mais environ trois fois moins fréquente,est la migraine avec aura. L’aura est le plus souvent faite de symptômes visuels (scotome, phosphènes, amaurose) qui sonttotalement réversibles en moins d’une heure ; c’est la classique migraine "ophtalmique". D’autres auras sont possibles, sensitives, troubles du langage. Les aura motrice existent, notamment dans la migraine hémiplégique familiale ou sporadique (le plus souvent, il s'agit d'une hémiparésie), mais sont plus rares et posent des problèmes diagnostiques. Idem pour l'aura de la migraine basilaire comprend des symptômes qui orientent vers les territoires cérébraux postérieurs, à savoir dysarthrie, vertige, acouphènes, diplopie, ataxie. La douleur (desciption infra) apparait à la fin de l'aura ou dans les minutes qui suivent la disparition de l'aura.

Les critères diagnostiques de la migraine avec aura sont :

A) Au moins deux crises répondant aux quatre critères suivants

B) Aura consistant en un trouble visuel (phosphène, scotome), sensitif  (paresthésies, engourdissement) ou un trouble de l'élocution, totalement réversibles; un déficit moteur n'est plus considéré comme une aura classique

C) Au moins deux des observations suivantes

- symptômes visuels homonymes et/ou symptômes sensitifs 
unilatéraux
- au moins un symptôme de l'aura s'est développé 
progressivement en plus de 5 minutes et/ou différents symptômes de l'aura se sont succédés en plus de 5 minutes
- chaque symptôme dure au moins 5 minutes et au plus 60 minutes

D) La céphalée remplit les critères B-D de la migraine sans aura, débute pendant l'aura ou lui succède en moins de 60 minutes

E) Les symptômes ne peuvent être attribués à un autre trouble

La migraine sans aura, plus fréquente, est évidemment plus difficile à diagnostiquer.

La douleur est d’installation progressive et atteint son maximum en 2 à 4 heures. Elle est de modérée à sévère, n'atteignant pas l'intensité d'autres formes de céphalées comme les algies vasculaires ou les névralgies du trijumeau.Non traitée, elle dure de quelques heures jusqu’à 72 heures. La topographie classique est unilatérale, fronto-pariétale, parfois rétro-orbitaire. La douleur est classiquement pulsatile. Certaines formes sont toutefois non pulsatiles et bilatérales. La douleur est exacerbée par l'effort de caractère banal, les mouvements de tête, la toux, souvent accompagnée de photophobie et phonophobie et de troubles digestifs (nausées, vomissements). Le patient s’isole donc le plus souvent dans une pièce obscure et sans bruit et s’allonge.

Les  critères diagnostiques de la migraine sans aura sont :

A)  Au moins cinq crises remplissant les quatre critères 
suivants

B)  Céphalées durant de 4 à 72 heures sans traitement

C)  Céphalées ayant au moins 2 des 4 caractéristiques 
suivantes : unilatérales, pulsatiles, d'intensité modérée à sévère, aggravées par une activité physique de routine (par ex la montée d'un escalier)                                           

D)  Céphalées accompagnées d'au moins un des deux phénomènes    suivants : nausées et/ou vomissements, photophobie et/ou phonophobie

E)  Céphalées ne pouvant être attribuées à un autre trouble

L’examen neurologique est normal et il n’existe pas de contexte fébrile ni de brutalité d'installation pouvant faire évoquer une origine lésionnelle vasculaire endocrânienne.

L'imagerie cérébrale n'est pas indiquée dans les migraines typiques et ne montrerait aucune anomalie spécifique.

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