1. Brûlures thermiques
Provoquées par la chaleur dégagée par uine combustion ou par la projection d’un liquide, de métal en fusion …, sont rarement graves, car le film de larmes constitue une protection efficace contre la chaleur. Le cas le plus fréquent est celui de la brûlure accidentelle par cigarette. Elle provoque une lésion épithéliale localisée, voire une lésion stromale superficielle. La cicatrisation est rapide et le plus souvent sans séquelles visuelles.
Les brûlures thermiques sont parfois graves par l’atteinte des paupières et des annexes (notamment voies lacrymales).
2. Brûlures acides
Les acides forment des complexes avec les protéines du stroma, qui retardent et gênent leur pénétration : les lésions sont d’emblée installées et ne progressent pas. L’épithélium intact permet une protection modérée contre la pénétration d’acides faibles ou dilués, avec peu de dommages si le pH est > à 2,5. Ce n’est qu’en deçà d’un pH 2,5 que des dommages sévères peuvent survenir dans les zones désépithélialisées : les brûlures chimiques par acides usuels sont donc de gravité modérée à moyenne ; elles peuvent être graves en milieu industriel avec l’emploi d’acides très concentrés.
3. Brûlures basiques
Les alcalins réagissent avec les acides gras (saponification), détruisant les membranes cellulaires ce qui leur permet de pénétrer très rapidement dans les tissus sous-jacents. Après contact, ils pénètrent dans le stroma, puis en chambre antérieure et cette progression se poursuit pendant 48 heures. L’alcalin qui pénètre le plus rapidement est l’ammoniaque.
Toutes les brûlures par bases concentrées sont potentiellement graves, même en milieu domestique (produits pour déboucher les siphons,…).
En cas de doute sur la nature acide ou basique d’un produit en cause, après le lavage (+++), il est parfois utile d’utiliser des bandelettes de pH (utilisées habituellement pour les urines) pour connaître le pH des larmes.