3  -  Complications tardives

3 . 1  -  La thrombose

Elle est favorisée par :

  • les sténoses anastomotiques (hyperplasie cicatricielle myo-intimale ou athérome),
  • les faux anévrismes anastomotiques,
  • la dégradation de l’axe artériel d’amont ou du lit artériel d’aval du fait de l’évolution de la maladie athéromateuse,
  • les complications mécaniques (plicature, compression prolongée),
  • les bas débits hémodynamiques,
  • les états d’hypercoagulabilité permanents (thrombophilie) ou temporaires (syndrome inflammatoire, arrêt brutal d’un traitement anticoagulant… ),
  • la poursuite du tabagisme.


La prévention repose sur :

  • La surveillance clinique : interrogatoire, palpation des pouls (intérêt d’une auto-surveillance par un malade bien informé), contrôle de l’index de pression systolique à la cheville. Cette surveillance clinique est importante mais non suffisante.
  • La surveillance par écho-Doppler qui porte à la fois sur les flux et la morphologie.
  • La correction préventive des anomalies dangereuses dépistées lors de la surveillance (sténoses ou anévrismes).
  • Le traitement anti-agrégant plaquettaire. Le traitement anti-coagulant n’est pas indiqué sauf en cas de pontage distal avec mauvais lit d’aval, en cas d’antécédent de désobstruction de pontage ou lors de certaines thrombophilies.


La thrombose tardive se manifeste, comme la thrombose précoce, par des signes cliniques qui varient avec l’importance de la collatéralité. Une ischémie sévère
nécessite une prise en charge en urgence ; une ischémie moins sévère voire une thrombose asymptomatique nécessitent également le retour rapide du malade dans un service de chirurgie vasculaire car le traitement a d’autant plus de chances de succès que le délai de prise en charge est court.

3 . 2  -  Les sepsis

Ils sont rares. Ils peuvent être favorisés par une infection endogène notamment colique ou urinaire ou être secondaires à une contamination peropératoire demeurée initialement quiescente. D’autres sont dus à l’érosion par une prothèse du duodénum, d’un autre segment d’intestin ou de la peau.
La prévention implique de traiter par antibiotique toute situation pouvant provoquer une bactériémie et d’instituer, chez tout porteur de prothèse vasculaire,
une antibioprophylaxie lors des explorations invasives (endoscopie, cathétérisme) et lors des interventions même mineures telles qu’une extraction dentaire.
Les sepsis tardifs se manifestent, comme les sepsis précoces, par des signes généraux ou locaux d’infection, mais aussi par des hémorragies digestives, ou des hémorragies internes ou extériorisées. Le diagnostic fera appel à l’examen clinique, au bilan infectieux et inflammatoire général (NFS, VS, CRP,
hémoculture) et aux examens morphologiques (écho-Doppler, tomodensitométrie et/ou IRM) à la recherche de collection périprothétique liquidienne ou gazeuse, complétés en cas de doute par une scintigraphie spécifique.

3 . 3  -  Les faux anévrismes anastomotiques

Ils sont favorisés soit par des mouvements excessifs ou trop fréquents lorsque l’anastomose est située dans une zone de flexion articulaire, soit par une infection latente. Ils peuvent survenir sans circonstance favorisante particulière identifiée du fait de la fragilité propre de la paroi artérielle ou, plus rarement, des fils ou de la prothèse.
La prévention repose sur une éducation des opérés lorsque la prothèse est dans une zone de flexion. La prévention des complications (thrombose du pontage, embolie distale… ) repose sur le dépistage par l’examen clinique des zones opérées et la surveillance écho-Doppler périodique tout au long de la vie.

Ils se manifestent par :

  • Une tuméfaction battante et expansive.
  • Une symptomatologie compressive.
  • Une rupture avec hémorragie digestive, une hémorragie interne ou un hématome expansif dans une zone cicatricielle.

3 . 4  -  Les dégradations de matériel

Elles peuvent intéresser tous les substituts artériels.
Les prothèses en polyester ou en ePTFE peuvent se dilater ou s’allonger et se déchirer notamment au niveau des anastomoses. Les autres complications sont
envisagées ci-dessous.
Toute dégradation d’un substitut artériel doit être déclaré au Comité de Matério- Vigilance.

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