3  -  Décisions d’arrêts de traitements de réanimation


La survenue de complications, en particulier, cérébrales, pose très clairement la question de l’arrêt des traitements de réanimation. Cette situation est aussi rencontrée dans le cas des encéphalopathies anoxo-ischémiques chez les nouveau-nés à terme.

3 . 1  -  L’obstination déraisonnable


La loi de 2005 « autorise à interrompre non seulement  les traitements de réanimation ou les traitements de suppléance vitale, mais également les traitements médicaux incluant la nutrition et l’hydratation, dès lorsqu’elles nécessitent l’utilisation de techniques médicales ».

Si le meilleur intérêt de l’enfant est de suspendre toute thérapeutique, tous les traitements pourront être arrêtés.

3 . 2  -  Dans quels cas ?


Identifier et reconnaitre les situations d’obstination déraisonnable représente à chaque fois des temps très difficiles  pour les équipes soignantes et les familles.

Si des traitements de réanimation ont pu être acceptés dans l’immédiat, la survenue de complications multiples et/ou une dégradation de la situation initiale conduiront à réévaluer le bien-fondé de la prise en charge. S’en suivront des discussions collégiales, incluant l’ensemble des soignants, les parents, ainsi que la psychologue les prenant en charge.

Bien que la décision des parents tienne une place essentielle, la responsabilité du médecin est engagée vis-à-vis de son patient.

Dans toutes ces situations, le temps disponible a une valeur toute singulière ; c’est ce que représente la « réanimation d’attente », mise en place dans des conditions déjà citées. Cette dernière, le plus souvent justifiée, se heurtera à l’évolution des cas d’encéphalopathies anoxo-ischémiques sévères, cas où les enfants sont « autonomes » sur le seul plan respiratoire. Que faire ? Pendant combien de temps ? Humainement et éthiquement, qu’est-il le plus  satisfaisant, en respectant la loi, ainsi que les principes de bienfaisance et non malfaisance ?

Autant de questions, dans des situations dramatiques, qui appellent des positions parfois divergentes. Pour certaines équipes, l’arrêt de la nutrition et de l’hydratation artificielles, ou l’arrêt des traitements de réanimation ne sont, en aucun cas,  des solutions satisfaisantes aux plans humains et éthiques, lorsque l’état clinique est catastrophique. Sans ignorer les apports de la loi de 2005 (information des parents, décision collégiale…), l’utilisation de médicaments analgésiques et sédatifs représente la moins mauvaise des attitudes.

Les progrès en matière de réanimation néonatale ont repoussé les limites de la prise en charge des nouveau-nés. Parallèlement, les lois du 4 mars 2002 et du 22 avril 2005 ont modifié les prises en charges des patients, quel que soit leur âge. Dans le respect de ceux-ci, la place des parents, la collégialité de la décision et l’approche palliative se sont développées.

Cependant, les principes de bienfaisance et non malfaisance, ainsi que celui du meilleur intérêt de l’enfant doivent guider les décisions prises dans ces situations dramatiques.  

3/4