2  -  Epidémiologie

2 . 1  -  Dans le monde

Le taux de mortalité par MIN ainsi que l'accès aux données épidémiologiques. sont très variables.

2 . 1 . 1  -  L’Europe

La mortalité par MIN varie beaucoup entre les pays de l'Union Européenne. Mais il faut noter que la politique de santé n'est pas homogène et on peut également évoquer les possibles différences d'enregistrement des décès.
En 2005 le taux moyen de MIN dans l'Europe des 27 est de 25/100 000 naissances vivantes (données provenant d'Eurostat)
La France fait partie des pays à fort taux de décès avec 31 ,9 /100 000.

Figure 1 : Taux de MIN en Europe par rapport au taux moyen Européen en 2005
Sources : BEH et CR des 5èmes assises internationales sur la MSIN - Rouen (1998)

2 . 1 . 2  -  Le reste du monde

Les campagnes officielles ont été lancées à des dates variables, et ont été plus ou moins bien relayées par les médias, les associations de parents et les professionnels dont certains ont eu une attitude ambiguë pendant plusieurs années. D’autre part, les conditions socio-économiques et culturelles étant différentes, la compliance de la population par rapport aux recommandations a été extrêmement variable. Par exemple, aux États-Unis, l’influence des campagnes a été moindre et est toujours inférieure à celle que l’on observe dans les pays de l’Europe du nord, plus petits et plus homogènes en termes socio-économique et culturel. Il est cependant tout à fait remarquable de noter à la lecture du tableau ci-dessous, que ces campagnes ont toujours eu une influence bénéfique.

Figure 2 : Taux de MSN entre 1987 et 1997 dans 16 pays (pour 1000 naissances vivantes)
Source : http://www.pro.gyneweb.fr/portail/sources/congres/jta/01/ped/DEHAN.HTM

Légendes :
* = Années de campagnes officielles de prévention
° = Actions de prévention limitées
n.d. = données non disponibles.

2 . 2  -  En France métropolitaine

En 2005 en France métropolitaine, on enregistre 247 décès par MIN et cette dernière contribue pour 1décès/10 à la mortalité infantile.

 Bloch J, Denis P et Jezewski-Serra D et le comité de pilotage ,  les morts inattendues du nourrisson de moins de 2 ans ; enquête nationale de 2007 – 2009 ; Saint-Maurice: Institut de veille sanitaire; 2011. 4 p 

Entre octobre 2007 et septembre 2009, une étude épidémiologique a été réalisée dans 17 départements français volontaires représentant près de 40 % des naissances en France et les 13 centres de référence s'y rattachant. Ils recensent au total 281 MIN ; et finalement, 220, survenues chez des nourrissons de moins de 1 an, sont étudiées. Le taux moyen de MIN est de 40,1/1000 000 naissances vivantes
Les examens post-mortem permettent d'identifier une cause au décès dans 33,8% (n=72) des cas.

Figure 3 :

2 . 2 . 1  -  Variations temporelles

Le taux de MIN a beaucoup varié dans le temps. Ainsi, l'évolution de ce taux entre 1975 et 2005, présente 4 phases.

  • 1ère phase de 1975 à 1980 : on observe une augmentation très importante du taux passant de 26 à 102,8/100 000 soit une croissance de 263 %
  • 2ème phase de 1981 à 1991 : la progression continue passant de 119 à 192,9/100 000 mais de façon nettement plus modérée (62 %). Cependant, c’est au cours de la dernière année de cette phase que le plus fort taux de décès (192,9), sur les 30 ans étudiés, a été enregistré.
  • 3ème phase de 1992 à 1997 : la régression du taux est très nette, passant de 174 à 49/100 000 soit une baisse de 72 %. Cette phase correspond aux années d'introduction des 1ères campagnes de prévention.
  • 4ème phase de 1998 à 2005 : la baisse se poursuit régulièrement mais plus faiblement, passant de 49 à 31,9/100 000 (soit 65 %).

2 . 2 . 2  -  Répartition géographique

Il existe une grande disparité régionale. Les plus faibles taux (entre 24 et 31/100 000) sont principalement enregistrés dans les régions du sud-est de la France : Midi-Pyrénées, Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Figure 4 : Taux de MIN selon les régions en 2005 par rapport au taux moyen français en 2005
Source : BEH et CR des 5èmes assises internationales sur la MSIN - Rouen (1998)

L’Île-de-France, où l’on comptabilise le plus de décès mais aussi le plus de naissances vivantes, constitue une exception en présentant des taux de décès inférieurs à la moyenne générale.

2 . 2 . 3  -  Rôle du sexe et de l'âge

Il existe des disparités de répartition en fonction du sexe du nourrisson. En effet, en 2005, sur les 247 MIN, on dénombre 156 nourrissons de sexe masculin contre 91 de sexe féminin soit un rapport de 1,6 garçon/fille.
L’âge de survenue est un fdr spécifique de la MIN ; 92 % des MIN surviennent pendant la période post-néonataleDéfinitionPériode néonatale précoce : de la naissance à 6 jours - Période néonatale tardive : de 7 à 27 jours - Période post-néonatale : de 28 à 364 jours soit de 1mois à 1 an (de 4 à 52 semaines). En effet le taux passe de 1/100 000 chez les plus jeunes à 29,3 chez les enfants de plus de 27 jours.
L'âge de survenue du décès est, en moyenne à 2,5 mois. Il est maximum entre 2 et 3 mois et 90 % des cas se produisent avant 6 mois.

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