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Le lait est fabriqué par les cellules sécrétrices de l’épithélium mammaire. Il est sécrété en continu dans les acini puis il est stocké dans la lumière alvéolaire dans l’attente de son éjection.Il existe :
La succion entraîne une stimulation du complexe aréolo-mammaire, qui lui-même entraîne une action du complexe hypothalamo-hypophysaire.
Sous l’effet de la production de prolactine, les lactocytes assurent la synthèse et le stockage du lait. Sous l’effet de la sécrétion de l’ocytocine, les cellules myoépithéliales qui entourent les lactocytes se contractent et permettent l’éjection du lait vers l’extérieur, via les canaux galactophores.
La prolactine est la principale hormone qui va permettre la synthèse des constituants du lait. Cette prolactine est sécrétée par les cellules lactotropes de l’antéhypophyse.
Sa sécrétion est pulsatile. On peut avoir 7 à 20 pics par jour, surajoutés au taux sérique de base pendant toute la durée de l’allaitement.
Sa sécrétion est permise par la simulation mécanique aréolo-mamelonnaire.
L’amplitude de sa sécrétion va dépendre de l’intensité de la stimulation, mais elle diminue dans le temps. Une augmentation de la sensibilité des récepteurs est évoquée, sans certitude, pour expliquer cette diminution.
La sécrétion de cette hormone va connaître des variations circadiennes, c’est-à-dire des variations au cours de journée : plus élevée en fin de nuit et diminuée en pleine journée.
En association avec le cortisol, la prolactine va, elle, exercer un rétrocontrôle positif ou négatif sur la fabrication de ses propres récepteurs :
Applications pratiques :
L’ocytocine est l’hormone de l’éjection du lait. Sa synthèse se fait dans l’hypothalamus, mais le stockage est situé dans la posthypophyse.
La sécrétion de l’ocytocine est pulsatile, on compte 4 à 10 pics par 10 minutes. La stimulation du complexe aréolo-mamelonnaire via les récepteurs à l’étirement situés sur l’aréole va permettre la synthèse de cette hormone.
Sa sécrétion est également dépendante de l’état émotionnel de la maman. Une situation de stress ou de contrariété maternelle peut entraîner une diminution voire une disparition de la synthèse et de la sécrétion d’ocytocine.
Il existe parfois un temps de latence entre le moment de la stimulation du sein et le début de la synthèse d’ocytocine, c’est-à-dire le début de l’éjection du lait. Ce temps de latence varie d’une femme à l’autre de 0 à 15 minutes.
Application pratique :
il est important d’éviter les mises au sein courtes inférieures à 10 minutes chez les patientes ayant un long temps de latence.
Le contrôle autocrine porte sur l’aspect quantitatif et qualitatif.
Cet aspect quantitatif du contrôle autocrine concerne les lactocytes qui sécrètent en continu du lait. La fabrication du lait par ces lactocytes va dépendre de la quantité de lait qu’ils contiennent. Quand un lactocyte est plein de lait, les cellules membranaires qui délimitent son contour sont aplaties et distendues. Cet aspect des cellules va entrainer une diminution de la synthèse du lait jusqu’à l’arrêt total de synthèse dans certaines situations d’engorgement ou les lactocytes sont tellement pleins que la sécrétion de lait va être stoppée.
Sur le plan pratique, il faut être très vigilant face à une mère qui présente des seins tendus douloureux, voire un début d’engorgement dû à un défaut de vidange alvéolaire ou à un œdème interstitiel. Cette situation est rencontrée lorsque le nombre de tétées est insuffisant, quand le nouveau-né ne tète pas efficacement ou si l’on impose des horaires de tétées à l’encontre des horaires à la demande.
Dans cette situation, la maman voit secondairement une baisse de sa lactation en réponse à la surdistension alvéolaire.
A contrario, quand un lactocyte a été vidé par une tétée efficace, les cellules membranaires qui le délimitent sont hautes et cylindriques. Cet aspect cellulaire va permettre une augmentation de la production lactée.
En résumé la vitesse de synthèse du lait est inversement proportionnelle au degré de remplissage des alvéoles.
Application pratique :
Il existe cinq voies qui permettent la fabrication de lait.
Les protéines synthétisées dans l’acinus s’agglomèrent sous forme de « granule » de sécrétion. Parvenu au pôle apical de la cellule, le granule s’échappe dans la lumière de la vésicule. Ce phénomène s’appelle l’exocytose.
Le mécanisme de fabrication des graisses est spécifique de la glande mammaire. Il n’y a pas d’équivalent pour d’autres tissus de l’organisme. Les graisses s’agrègent sous forme de gouttelettes volumineuses qui migrent vers la partie apicale des cellules. Lors de leur passage dans la lumière des alvéoles, les gouttelettes lipidiques entraînent avec elles quelques cellules membranaires.
Certaines substances de très petites tailles telles que les ions Na+, K+, Cl–, les bicarbonates, le glucose et l’eau issus du plasma maternel peuvent traverser directement la membrane cellulaire et passer dans la lumière alvéolaire.
La concentration osmotique du lactose est proche de celle du sang maternel.
C’est le mécanisme par lequel de nombreuses protéines du sang maternel traversent directement le tissu glandulaire. Elle explique la présence en grande quantité dans le lait de facteurs immunologiques et hormonaux maternels non modifiés, sous forme active comme les Ig A, l’albumine, la transferrine, les hormones et les facteurs de croissance.
Cette voie fonctionne lorsque les jonctions intercellulaires sont ouvertes, pendant la grossesse, dans les 48h après l’accouchement et au moment du sevrage. Cette voie permet alors des échanges importants entre le sang maternel et la lumière alvéolaire et inversement.
Cette voie est en revanche inopérante lorsque les jonctions intercellulaires sont fermées, c’est-à-dire juste après la montée laiteuse. À ce moment là, la composition du lait est totalement dépendante des transferts intracellulaires, c’est-à-dire des voies 1 à 4.