Devant toute HE, un interrogatoire méthodique et minutieux s’attachera à préciser :
L’anamnèse, puis l’examen clinique permettront ainsi de guider la prescription d’examens complémentaires. Trois situations peuvent être rencontrées :
Le plus souvent, l’origine de l’HE est identifiée : il s’agit fréquemment d’une HE réactionnelle et beaucoup plus rarement d’une HE primitive (anomalie clonale affectant la lignée éosinophile).
Cependant, malgré des explorations longues et difficiles et le recours à des enquêtes sophistiquées, l’origine de l’HE peut demeurer incomprise. Il est alors indispensable de renouveler les investigations, au moins tous les 6 mois, pour dépister une cause ¬sous-jacente jusqu’alors non identifiée et pour évaluer l’éventuel risque d’une atteinte viscérale associée à toute HE chronique (échocardiographie, par exemple, à la recherche d’une fibrose endomyocardique).
Contexte ethnogéographique | Méthodes d’analyse |
Parasitoses en France métropolitaine Distomatose* Toxocarose* Trichinellose* Oxyurose** Hydatidose** Teaniasis** Hypodermose** Anisakiase** | Scotch Test (oxyurose) Sérologies parasitaires (toxocarose, distomatose, hydatidose, hypodermose, trichinellose, bilharzioses, filarioses…) Examen des selles (teaniasis, ascaridiose, trichocéphalose, ankylostomose, bilharzioses…) avec méthodes de concentration spécifique, Baerman (anguillulose) Examen des urines (bilharziose urinaire) Imagerie (toxocarose, distomatose, hydatidose) Fibroscopie (anisakiase) Biopsie musculaire (trichinellose), bioposie rectale (bilharzioses), biopsie cutanée exsangue (onchocerca volvulus) Recherche de microfilaires sanguicoles à midi (loase), à minuit (filariose lymphatique) Présence de larves au niveau cutané (hypodermose : myiase rampante ou furonculeuse) |
Parasitoses tropicales Bilharzioses digestives ou urinaires* Filarioses (loase, filariose lymphatique, onchocercose)* Ankylostomose* Ascaridiose** Anguillulose*** |
*HE élevée ou chronique : la toxocarose ou Larva migrans viscérale peut être asymptomatique, alors que la distomatose et la trichinellose s’accompagnent souvent de symptômes évocateurs.
**HE modérée ou transitoire : dans l’hypodermose ou lors de la rupture d’un kyste hydatique, l’HE peut être élevée (> 1,5 G/L) avec dans ce dernier cas le risque de choc anaphylactique.
***HE oscillante cyclique.
Sans événement oncogène : HE « familiale » |
Événement oncogène avec anomalie clonale affectant la lignée éosinophile |
Cellule souche hématopoïétique pluripotente |
Leucémie aiguë myéloïde avec HE |
Leucémie chronique à éosinophiles ou variant myéloïde du SHE |
Cellule souche myéloïde et progéniteurs de lignées |
Leucémie aiguë myéloïde avec HE |
Leucémie myéloïde chronique : Ph1+ ; BCR-ABL+ ; t(9;22) (q34;q11) |
Syndromes myélodysplasiques ou syndromes myéloprolifératifs |
t(5;12) (q33;p13) : transcrit de fusion PDGFRb-TEL (leucémie myélomonocytaire chronique) |
t(8;13) (p11;q12) : transcrit de fusion FGFR1-ZNF 198 |
t(6;8) (q27;p12) : transcrit de fusion FGFR1-FOP |
t(8;9) (p11;q34)) : transcrit de fusion FGFR1-FAN |
SHE sans anomalie moléculaire détectable mais sensible au traitement par antityrosine kinase |
Leucémie chronique à éosinophiles ou variant myéloïde du SHE |