2  -  Puberté pathologique

2 . 1  -  Absence et retards pubertaires

Il existe une difficulté à distinguer le retard pubertaire « simple » de l'hypogonadismeDéfinitionDéfaut de l'appareil reproducteur résultant en perte de fonction des gonades (ovaires ou testicules). Les gonades ont deux fonctions : produire des hormones (testostérone, œstradiol, hormone antimüllérienne, progestérone, inhibine B, activine) et produire des gamètes (ovules ou spermatozoïdes). Une déficience en hormones sexuelles peut entraîner des défauts du développement sexuel primaire ou secondaire, ou des effets de suppression (par exemple, ménopause prématurée) chez les adultes. Un développement défectueux des ovules ou du sperme peut entraîner une stérilité.. Le problème survient plus souvent chez le garçon, il est le plus souvent intriqué avec un retard de croissance.

On parle de retard lorsque la puberté n'a pas débuté 2 ans après les limites habituelles, c'est-à-dire 14 ans chez le garçon et 12 ans chez la fille. Cette définition est d'ordre statistique (âge dépassant 2 écarts-types au dessus de la moyenne) et on y englobe donc 3 % de sujets normaux situés au-delà du 2e écart-type de la répartition gaussienne.

Les premiers éléments d'orientation sont le rapport entre l'Âge Statural (AS) et l'Âge Osseux (AO), et la réponse des gonadostimulineDéfinitionSubstance hormonale agissant sur les glandes génitales sexuelles mâles et femelles et stimulant leur activité (ex : FSH, LH, hCG).s (FSH et LH) à la stimulation par le LHRH.

2 . 1 . 1  -  Hypogonadisme hypergonadotrophique : réponse très élevée au test à la LHRH

a. Chez la fille :


b. Chez le garçon
:


c. Dans les deux sexes :

  • Syndromes polymalformatifs variés.

2 . 1 . 2  -  Retards pubertaires secondaires à une cause connue

Ce contexte pathologique domine. C'est-à-dire association du retard pubertaire à un retard staturo-pondéral, à un retard de la maturation osseuse et à une maladie causale (viscérale, métabolique ou endocrinienne) :

2 . 1 . 3  -  Retard simple et insuffisance gonadotrope

Réponse absente ou basse à la LHRH

a. Retard simple (ou adolescence différée) :

  • La puberté se développe après 15 ans chez le garçon, 13 ans chez la fille.
  • Beaucoup plus fréquent chez le garçon et souvent mal tolérée psychiquement à des degrés divers.
  • Dans ce cas il existe une cohérence dans l'état de développement : Âge statural = Âge osseux = développement pubertaire.
  • Il existe souvent d'autres cas dans la famille : parents, fratrie.
  • Chez le garçon, le volume testiculaire (environ 4 ml) est supérieur à celui d'un enfant.


b. Insuffisance gonadotrope :

  • => Conduite à tenir devant un retard pubertaire : Interrogatoire :
    • On recherchera les antécédents personnels périnataux et familiaux : taille et notions de retard pubertaire chez les parents et dans la fratrie.
    • On recherchera les antécédents pathologiques notables : cryptorchidie, pathologies tumorales et leur traitement.
    • Le carnet de santé permettra également d'établir une courbe de croissance.
  • Examen Clinique :
    • Établir les stades de Tanner et examiner les organes génitaux externes.
    • Rechercher des signes associés : dysmorphie, anosmie, autres anomalies endocriniennes, anomalies neurologiques, ophtalmologiques…
  • Examens Complémentaires :
    • Faire systématiquement radiographie poignet et main gauches pour âge osseux et échographie pelvienne chez la fille.
    • Test au LHRH mais peu discriminatif s'il est négatif.
    • Test aux β-hCGDéfinitionhuman Chorionic Gonadotropin (hormone gonadotrophine chorionique) chez le garçon (donne la valeur fonctionnelle du tissu testiculaire).
    • Recherche de déficits hypophysaires associés en GH, TSH
    • Le taux de SDHA peut aider : haut dans l'insuffisance gonadotrope, bas dans le retard simple.
    • En fonction de l'orientation : neuroradiologie et caryotype pourront établir le diagnostic étiologique.


c. Traitement
:

Dans le retard pubertaire simple du garçon, problème le plus fréquent, la mise en route d'un traitement dépend des circonstances et en particulier de la tolérance psychologique : traitement par androgèneDéfinitionTout composé naturel ou synthétique, généralement une hormone stéroïde, qui stimule ou contrôle le développement et le maintien des caractères masculins chez les vertébrés en se liant aux récepteurs androgènes. Cela englobe aussi l'activité des organes sexuels mâles secondaires et le développement des caractères sexuels secondaires. Les androgènes, qui ont été découverts en 1936, sont également appelés « hormones androgènes ». Les androgènes sont aussi les stéroïdes anabolisants d'origine. Ils sont aussi les précurseurs de tous les œstrogènes, les hormones sexuelles femelles. Le principal androgène, qui est aussi le plus connu est la « testostérone ».s à faible dose, testostéroneDéfinitionHormone stéroïdienne, du groupe des androgènes. Chez les mammifères la testostérone est sécrétée par les testicules des mâles bien que de faibles quantités soient aussi sécrétées par les glandes surrénales. C'est la principale hormone sexuelle mâle et le stéroïde anabolisant « original ». ou oxandroloneDéfinitionDérivé synthétique de la testostérone ayant deux avantages majeurs sur les autres stéroïdes anabolisants. Premièrement, il n'aromatise pas (ne se convertit pas en œstrogène, ce qui provoquerait une gynécomastie ou un gonflement des tissus mammaires masculins). Deuxièmement, il ne modifie pas de manière significative la production normale de testostérone du corps (axe hypothalamo-hypophyso-gonadique) à faible dose (10 mg). Lorsque les doses sont élevées, le corps humain réagit en réduisant la production d'hormone lutéinisante en pensant que la production de testostérone endogène est trop élevée ce qui diminue à son tour la stimulation des cellules de Leydig dans les testicules, provoquant une atrophie testiculaire. Le médicament a été prescrit pour promouvoir la régénération musculaire dans les troubles qui provoquent une perte de poids involontaire. Il a également montré une efficacité partiellement efficace dans le traitement de l'ostéoporose. sur 3 à 6 mois.

Substitution hormonale : testostérone chez le garçon, œstroprogestatifDéfinitionProduit inhibiteur de l'ovulation, associant un progestatif et un œstrogène.s chez la fille.

Traitements séquentiels HMG-β-hCG et LHRH par pompe en injections sous-cutanées sont en fait décevants et plutôt réservés à l'âge adulte pour traiter les problèmes de stérilitéDéfinitionÉtat involontaire d'un individu inapte à concevoir un enfant. (voir stérilité) souvent associés.

2 . 2  -  Précocités pubertaires

Définition : Survenue de la puberté avant 8 ans chez la fille, avant 10 ans chez le garçon. Définition statistique qui englobe les 3 % de sujets normaux.

On doit distinguer la puberté précoce vraie des pseudo-pubertés précoces et des pubertés précoces partielles.

2 . 2 . 1  -  Puberté précoce vraie ou centrale

Due à une activation précoce de l'axe hypothalamo-hypophyso-gonadique.


a. Clinique :

  • Plus fréquent dans le sexe féminin.
  • 1er pic de fréquence à 3 ans et 2e pic à 5 ans.
  • Apparition de Caractères Sexuels Secondaires (CSS), le plus souvent développement des seins et/ou de la pilosité pubienne.
  • Chez le garçon : apparition de CSS dont l'augmentation bilatérale et symétrique du volume testiculaire.
  • Accélération de la vitesse de croissance.
  • Accélération de la maturation osseuse.


b. Étiologies :

  • Idiopathique :
    • dans 80 % des cas chez la fille,
    • dans 20 % des cas chez le garçon.


c. Traitement

Traitement en dehors du traitement éventuel de la pathologie causale.

Deux motivations :



2 . 2 . 2  -  Pseudo-puberté précoce


Étiologies
:

  • Origine tumorale :
    • L'enquête étiologique vise alors à repérer l'origine de la sécrétion des androgènes ou des œstrogènes.
    • Tumeur surrénalienne (sécrétion d'androgènes, rarement d'œstrogènes).
    • Tumeur ovarienne (sécrétion d'œstrogènes et parfois d'androgènes).
    • Tumeur testiculaire (l'un reste de petit volume, sécrétion de β-hCG).
    • Tumeur secrétant des β-hCG.

2 . 2 . 3  -  Puberté précoce dissociée

Apparition d'un caractère sexuel isolé : à différencier du début d'une puberté précoce vraie :



Traitement :

Le traitement étiologique comportera selon les cas chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie, traitement d'une hyperplasie des surrénales par hydrocortisoneDéfinitionHormone corticostéroïde secrétée par le cortex (la partie externe) de la glande surrénale à partir du cholestérol et sous la dépendance de l'ACTH hypophysaire.. Le traitement par Décapeptyl® est très efficace et permet la régression partielle des CSS, il doit toujours être associé à une attitude de soutien devant des manifestations souvent difficiles à vivre pour l'enfant et sa famille.

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