Les avortements clandestins d'autrefois ont fait place à des gestes codifiés, précis, dans des structures adéquates. Cela a entraîné la diminution du nombre et de la gravité des complications liées à l'interruption de grossesse.
La mortalité imputée aux IVG clandestines commence à être répertoriée à partir des années 50 mais il n'y a pas d'estimations exactes pour la période précédant la législation sur l'IVG. Dix morts ont été déclarées en France par avortement légal pour la période 1975-1985. L'OMS retient les valeurs de 0,6 à 1,2 décès pour 100000 avortements légaux avant 13 SA. Le risque létal est principalement en rapport avec le terme de la grossesse et avec l'expérience de l'opérateur. Le risque est double pour les médecins réalisant moins de 50 avortements annuels par comparaison avec ceux qui ont une pratique de 100 à 150 par an.
1. Au cours d'une anesthésie générale le taux de mortalité est de 0,6 pour 100 000 avortements soit 4 fois plus que sous anesthésie locale. La prévention de ce risque se fait en éliminant les pratiques précaires et en mettant en place des liens entre les départements d'anesthésie et les structures de prise en charge de l'IVG.
2. Hémorragies. Elles surviennent pendant et dans l'heure qui suit l'intervention. Leur fréquence est plus importante si anesthésie générale et augmente avec l'âge gestationnel.
Les hémorragies dans les suites immédiates de l'IVG, outre la plaie du col, sont dues soit à une atonieDéfinitionSigne clinique caractérisé par la diminution voire disparition du tonus et de la contractilité, le plus souvent musculaire. utérine, soit à une rétention ovulaire. L'atonie répond parfaitement à une injection d'utérotonique.
3. Lésions cervicales. Elles sont habituellement bénignes, saignant peu et laissant une cicatrice sans conséquences. Pour un petit nombre, une suture hémostatique est nécessaire. Pour l'IVG du premier trimestre, l'OMS donne un taux de lésions cervicales entre 0,10 et 1,18 %. Elles sont plus fréquentes en cas d'anesthésie générale.
4. Perforations utérines.
5. La fausse route correspond à l'effraction du col et de l'isthme lors de la dilatation. Celle-ci nécessite la réalisation de l'IVG sous contrôle échographique, afin de retrouver le trajet cervical normal.
6. Le malaise vagal est en relation le plus souvent avec la dilatation. Une information précise, un bon accompagnement de la patiente, une prémédication anxiolytique, une préparation cervicale médicamenteuse et l'anesthésie locale diminuent facilement le risque.
7. L'embolie gazeuseDéfinitionMigration de bulles de gaz dans les vaisseaux sanguins, qui les transportent le plus souvent jusqu'au cerveau. L'embolie gazeuse est une forme assez rare d'embolie ; elle peut être provoquée par l'irruption accidentelle d'air dans un vaisseau au cours d'une intervention chirurgicale (chirurgie cardiaque, pulmonaire, neurochirurgie), lors d'interventions portant sur le circuit sanguin (transfusion massive sous pompe, circulation extracorporelle) ou encore lors de certains actes diagnostiques ou thérapeutiques (angiographie, cœlioscopie, laparoscopie). Un cas particulier d'embolie gazeuse est dû à la formation de bulles de gaz dans les vaisseaux sanguins à la suite d'une décompression brutale (accidents de plongée, maladie des caissons). L'embolie gazeuse donne lieu à des troubles neurologiques soudains – convulsions, coma, déficit moteur, troubles visuels –, sources de possibles séquelles, et à des troubles cardiovasculaires : collapsus, arrêt cardiocirculatoire, troubles du rythme cardiaque ou signes d'insuffisance coronarienne. Le traitement, à mettre en œuvre d'urgence, est fondé sur la réanimation cardiorespiratoire, avec restauration d'une pression artérielle normale et ventilation en oxygène pur, ainsi que sur le contrôle des convulsions. L'oxygénothérapie hyperbare (méthode permettant d'augmenter la quantité d'oxygène délivrée aux tissus en l'administrant sous une pression supérieure à la pression atmosphérique), effectuée le plus souvent en centre spécialisé, constitue le traitement le mieux approprié à l'embolie gazeuse.
est extrêmement rare lors d'une IVG. Elle est possible s'il y a une erreur dans l'utilisation de la source de vide. La production du vide doit être obtenue par un matériel à dépression réglable.
1. Les infections post-IVG ont une expression clinique similaire à l'ensemble des infections génitales. Elles peuvent aller d'une simple réaction fébrile à des tableaux plus sévères comme l'endométriteDéfinitionInfection de l'endomètre. Elle fait le plus souvent suite à l'accouchement, mais elle peut aussi être causée par un geste endo-utérin (interruption volontaire de grossesse, hystérosalpingographie). L'endométrite du post-partum est une complication infectieuse commune de l'accouchement. Le premier signe en est la fièvre. Son diagnostic et son traitement permettent d'éviter l'extension de l'infection au péritoine et au pelvis.. La précocité du traitement réduit le plus souvent les séquelles
2. La rétention placentaire (voir placenta) complique 0,75 % des IVG. Elle se manifeste par des métrorragies, des pelvialgieDéfinitionDouleur pelvienne chronique.s et une absence d'involution de l'utérus et s'accompagne d'une élévation du risque infectieux. Une révision utérine sous échographie est proposée.
3. L'iso-immunisationDéfinitionApparition d'anticorps (appelés iso-anticorps) dans un organisme ayant reçu un antigène (corps étranger) qui provient d'un individu de la même espèce. On parle dans ce cas d'iso-antigène. Rhésus (voir iso-immunisation) en l'absence de séroprévention serait d'environ 7 %.
4. Retentissement sur la fertilité . La stérilitéDéfinitionÉtat involontaire d'un individu inapte à concevoir un enfant. (voir stérilité) post-avortement est difficile à apprécier.
5. La méconnaissance d'une grossesse ectopiqueDéfinitionGrossesse ectopique ou grossesse extra-utérine : Développement de l'ovule hors de la cavité utérine, soit dans une des trompes de Fallope (grossesse tubaire), soit dans l'ovaire (grossesse ovarienne), soit dans la cavité péritonéale (grossesse abdominale). La grossesse extra-utérine est une urgence chirurgicale dans sa forme rompue. Son diagnostic est de plus en plus précoce permettant d'éviter sa rupture et la mise en jeu du pronostic vital et permettant un traitement non chirurgical sous certaines conditions strictes. C'est une urgence chirurgicale pouvant compromettre le pronostic vital de la mère ou sa fertilité ultérieure. Chez les femmes sans contraception, les deux principaux facteurs de risque sont d'une part les antécédents d'infection génitale ou de chirurgie tubaire et d'autre part le tabac. (voir grossesse extra-utérine) et molaire. Même si cette éventualité est extrêmement rare, elle est toujours à redouter. La généralisation de l'échographie et le recours éventuel à l'examen anatomo-pathologique du produit d'aspiration ont considérablement réduit ce risque.
6. Séquelles psychoaffectives. Le traumatisme psychique subi par la patiente et très variable en fonction de sa personnalité, de son histoire individuelle mais aussi de la prise en charge et du déroulement de l'IVG. De nombreuses femmes éprouvent un sentiment de culpabilité. Il est communément admis que pour les femmes en bonne santé physique et mentale l'IVG n'a que très peu de conséquences psychologiques, mais il n'en va pas de même pour les patientes atteintes d'une pathologie psychiatrique, notamment du registre psychotique. Dans ce cas, une prise en charge psychiatrique préventive est souhaitable.