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Dans nos sociétés, les habitudes d'exposition solaire et le vieillissement de la population font que le vieillissement cutané est un motif fréquent de consultation.
Le bronzage est toujours considéré comme un élément esthétique essentiel et de nombreuses années d'exposition solaire importante précèdent les signes patents de vieillissement cutané. Il est aussi estimé qu'un individu reçoit 50 % de sa dose de soleil avant l'âge de 18 ans, expliquant l'importance en terme de vieillissement cutané de mesures précoces de photoprotection.
La photoprotection repose beaucoup sur l'utilisation de photoprotecteurs solaires qui permettent de satisfaire le comportement social de recherche d'expositions solaires et de loisirs de plein air.
Ces produits à base de filtres chimiques ou d'écrans minéraux ont pour but de réduire la quantité de rayonnements solaires atteignant la peau.
Si leur efficacité contre le coup de soleil est devenue exceptionnellement performante, celle contre les autres effets du soleil reste plus ambiguë. Les produits antisolaires ont en effet une efficacité supérieure contre les UVB et même si de très gros progrès ont été faits ces dernières années la protection contre les UVA reste inférieure à celle contre les UVB. Or si les effets aigus du soleil relèvent principalement de l'action des UVB, la participation des UVA est beaucoup plus significative contre les effets chroniques comme les cancers cutanés ou l'héliodermie. De fait les produits antisolaires ne paraissent pas pouvoir revendiquer, en l'état actuel, une efficacité protectrice contre ces effets chroniques égale à celle qu'ils peuvent avoir contre le coup de soleil. Ceci explique des résultats troublants d'études épidémiologiques montrant un plus grand risque de survenue de cancers cutanés chez les utilisateurs de produits solaires. L'absence de coup de soleil induit un comportement négatif qui consiste à prolonger les expositions et, la protection contre les UVA n'étant pas suffisante, des dégâts cellulaires se constituent à bas bruit conduisant à terme par leur répétition aux effets chroniques négatifs du soleil.
De ce fait, la meilleure prévention reste l'éviction solaire et la mise à l'ombre en particulier aux heures les plus ensoleillées (11h-14h en heure solaire). L'utilisation de topiques anti-solaires ne doit être envisagée qu'en complément de la protection vestimentaire et ces produits doivent être choisis en fonction du phototype du patient et de l'importance de ses expositions solaires. Comme nous l'avons dit toutes les radiations ultra violettes participent aux dommages dermiques et il est donc important d'utiliser des photo-protecteurs couvrant à la fois le spectre UVB et UVA.
Compte tenu de la place du stress oxydant dans les mécanismes de vieillissement, l'utilisation de molécules anti-oxydantes associées aux filtres et écrans apparaît comme une stratégie intéressante pour la prévention des dégâts dermiques. Ces molécules nécessitent cependant d'être évaluées chez l'homme.
En terme de possibilité de réparation des dommages cutanés déjà constitués, il a été bien démontré que l'acide rétinoïque participe à la réparation du vieillissement cutané intrinsèque et extrinsèque et corrige cliniquement l'aspect de rugosité, les troubles pigmentaires (lentigine) et les rides en augmentant la synthèse de collagène.
Plus récemment il a également été montré que l'acide rétinoïque topique intervient sur la voie de signalisation des métalloprotéases et présente des propriétés préventives lorsqu'il est appliqué 48 h avant une exposition UV.
Il semble donc que l'acide rétinoïque peut non seulement participer à la réparation de dommages dermiques mais également prévenir la survenue de dommages lors de l'exposition aux ultraviolets.
La trétinoïne topique est aujourd'hui le seul traitement médical du vieillissement cutané évalué mais elle doit être prescrite avec attention du fait des effets secondaires à type d'irritation et d'érythème qu'elle induit.
La composante hormonale du vieillissement cutané est accessible à un traitement spécifique. La preuve de l'efficacité du traitement hormonal substitutif de ménopause sur certains signes du vieillissement cutané a été apportée par plusieurs études. En revanche le DHEA n'a pas démontré une efficacité importante sur les signes du vieillissement cutané.