Dans la majorité des cas, les fièvres éruptives infantiles correspondent à des viroses bénignes, parfois à des infections bactériennes.

Elles peuvent être les premières manifestations d’une affection potentiellement sévère.

1  -  Aspects cliniques

1 . 1  -  Rougeole, rubéole, mégalérythème épidémique, exanthème subit

1 . 1 . 1  -  Caractéristiques sémiologiques

À noter :

  • l’OMS a pour objectif l’éradication de la rougeole d’Europe occidentale en 2007. Couverture vaccinale par le ROR (vaccin à virus vivants atténués, rougeole, oreillons, rubéole) encore insuffisante. La maladie est encore rencontrée ;
  • la rubéole ou 3e maladie est une affection virale devenue rare avec la vaccination. Elle passe totalement inaperçue dans un cas sur deux.


Les caractéristiques sémiologiques des principales maladies éruptives virales sont résumées dans le Tableau 1.

Tableau 1 : Maladies éruptives virales classiques

1 . 1 . 2  -  Complications

1 . 1 . 2 . 1  -  Rougeole

Les complications de la rougeole sont rares  : méningo-encéphalite, pneumopathies, myocardite, kératite.

1 . 1 . 2 . 2  -  Rubéole

La gravité de la rubéole est celle des atteintes congénitales en cas de contamination d’une femme enceinte.

D’où :

  • la nécessité de vacciner les enfants entre l’âge de 12 et 18 mois par le ROR avec un rappel entre 11 et 13 ans ;
  • la recherche d’anticorps antirubéoleux obligatoire dans la surveillance des grossesses ;
  • lors de l’examen prénuptial, les femmes séronégatives doivent être vaccinées en évitant toute grossesse dans les 3 mois après le vaccin.

1 . 1 . 2 . 3  -  Mégalérythème épidémique

Après la disparition de l’éruption du mégalérythème épidémique, il existe une possibilité de résurgence , même pendant plusieurs semaines, voire mois, au soleil, à la chaleur, à l’effort.

La responsabilité du Parvovirus est parfois difficile à établir, les immunoglobulines M (IgM) spécifiques pouvant persister pendant 6 mois.

1 . 1 . 2 . 4  -  Exanthème subit

Bombement de la fontanelle et survenue de convulsions dont on ne sait si elles sont à rapporter à l’hyperthermie ou à une encéphalite.

Une hépatite est également possible.

1 . 2  -  Mononucléose infectieuse

C’est la forme symptomatique de la primo-infection par le virus d’Epstein-Barr (EBV). La forme silencieuse est la plus fréquente.

Elle touche les adolescents et les adultes jeunes.

Survient après 1 semaine d’un tableau général qui associe : fièvre, angine, adénopathies et souvent asthénie, splénomégalie, œdème des paupières.

L’éruption est très inconstante (5–10 % des cas) :

  • le plus souvent morbilliforme ;
  • elle régresse en quelques jours.


Les complications viscérales sont rares (hépatites, méningo-encéphalites).

Les signes biologiques sont une lymphocytose parfois très élevée avec des lymphocytes hyperbasophiles (syndrome mononucléosique).

Le diagnostic est confirmé :

  • par MNI-test (ou Monospot) ;
  • et éventuellement par une sérologie EBV caractéristique d’infection récente (IgM anti-antigène de capside [anti-VCA] et absence d’anti-antigènes nucléaires [anti-EBNA]).


NB : en cas de prise d’une aminopénicilline (moins fréquemment d’autres antibiotiques) une éruption maculo-papuleuse confluente est quasi constante, sans signer pour autant une « allergie ».

Si l’infection à EBV n’est pas déjà authentifiée, il est important de le faire pour éviter de contre-indiquer définitivement cet antibiotique.

1 . 3  -  Scarlatine

Le tableau clinique classique de la scarlatine streptococcique est devenu rare.

Il associe :

  • un début brutal par une fièvre à 39–40°C, des douleurs pharyngées, des céphalées ;
  • une angine rouge avec adénopathies sous-maxillaires ;
  • au bout de 12 à 24 heures : un exanthème et un énanthème très évocateurs.


L’éruption débute au tronc, puis atteint les racines des membres, la base du cou, les plis de flexion et s’étend en 1 à 2 jours, mais respecte les extrémités (paumes, plantes) et la région péribuccale.

L’érythème en plages confluentes, grenu, s’effaçant à la pression, prédomine au tronc, à l’abdomen, aux fesses (cf. Figure 1).

Figure 1 : Scarlatine

L’atteinte linguale est très évocatrice avec une langue blanche, puis desquamative en partant de la pointe vers la base avec des papilles à nu. La langue est framboisée du 4e au 6e jour, totalement lisse vers le 9e jour, et à nouveau normale vers le 12e jour. L’exanthème disparaît en 8, 10 jours.

Entre le 10e et le 30e jour, une desquamation débute au tronc puis atteint les extrémités en « doigts de gants ».

Conduite à tenir  :

  • faire des prélèvements bactériologiques de la gorge ;
  • prescrire un antibiotique antistreptococcique (pénicilline, macrolide).


D’autres germes que le streptocoque peuvent donner un tableau de scarlatine, en particulier le staphylocoque. Le tableau clinique est similaire à celui de la scarlatine classique, mais avec quelques nuances :

  • absence d’angine et d’énanthème ;
  • fièvre plus modérée, et mieux supportée ;
  • érythème renforcé non seulement aux plis, mais également en péribuccal ;
  • desquamation plus précoce : 1 à 2 jours après l’apparition de l’érythème ;
  • résolution complète de l’éruption en quelques jours.


La porte d’entrée staphylococcique est à rechercher : rhinopharyngite, ou conjonctivite.

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