3  -  Traitement

3 . 1  -  Moyens thérapeutiques

3 . 1 . 1  -  Antifongiques locaux

Tableau 1 : Antifongiques locaux

Les classes pharmacologiques à prescrire sont :

  • les imidazolés : nombreuses spécialités ;
  • la ciclopiroxolamine (Mycoster) ;
  • la terbinafine (Lamisil).


La forme galénique est adaptée à l’aspect clinique :

  • gel, lotion, solution, émulsion, poudre en cas de lésions macérées ou suintantes ;
  • crème en cas de lésions sèches.


La fréquence d’utilisation varie selon la spécialité (1 à 2 applications/j), pendant 1 à 8 semaines selon l’antifongique choisi.

3 . 1 . 2  -  Antifongiques généraux

La durée de prescription varie de 2 semaines à plusieurs mois selon les sites atteints.

Aucun antifongique per os n’est autorisé chez la femme enceinte.

3 . 1 . 2 . 1  -  Griséofulvine (Griséfuline)

La griséofulvine est peu onéreuse et fongistatique sur les dermatophytes.

La dose quotidienne de 1 g chez l’adulte et 10–20 mg/kg/j chez l’enfant. C’est le seul antifongique per os ayant une AMM et une présentation adaptée chez l’enfant.

Elle peut être photosensibilisante.

Elle présente de nombreuses interactions médicamenteuses.

3 . 1 . 2 . 2  -  Terbinafine (Lamisil)

La terbinafine est actuellement le plus efficace (fongicide) sur les dermatophytes (à la dose de 250 mg/j).

Ses principaux effets secondaires sont : troubles digestifs, modification du goût (les toxidermies graves, hépatites, cytopénies sévères sont exceptionnelles).

Aucune surveillance biologique n’est exigée.

Elle présente peu d’interactions médicamenteuses.

Il n’y a pas de forme galénique pour l’enfant.

3 . 1 . 2 . 3  -  Kétoconazole (Nizoral)

La dose quotidienne est de 200 à 400mg/j.

Il présente de nombreux effets secondaires dont l’hépatite médicamenteuse.

Une surveillance biologique toutes les 2 semaines pendant les 6 premières semaines de traitement est nécessaire.

Il est moins régulièrement actif sur les dermatophytes que sur les levures du genre Candida.

Son utilisation est à limiter.

3 . 2  -  Dermatophytoses des plis et de la peau glabre

Le choix des antifongiques tient compte :

  • de la localisation et de l’étendue des lésions ;
  • d’une atteinte phanérienne associée (poils, ongles) ;
  • du risque d’effets secondaires et d’interactions médicamenteuses d’un traitement oral ;
  • du coût des traitements.


Le traitement peut être local ou général.

S’il s’agit d’une atteinte isolée des plis ou de lésions de la peau glabre limitées en nombre et en étendue, le traitement est local, pendant 2 à 3 semaines.

S’il s’agit d’une atteinte palmo-plantaire/d’atteintes multiples de peau glabre/d’association à un parasitisme unguéal ou pilaire, le traitement est systémique.

3 . 3  -  Teignes

Les modalités du traitement et de la prise en charge sont les suivantes :

  • le traitement doit être au moins de 6 semaines ; jusqu’à la guérison complète clinique et mycologique ;
  • il est local et systémique ;
  • toute la famille doit être examinée en cas d’agent anthropophile ;
  • si l’agent retrouvé est zoophile, l’animal doit être traité ;
  • la législation impose une éviction scolaire « sauf en cas de présentation d’un certificat médical attestant d’une consultation et de la prescription d’un traitement adapté », avec contrôle et le traitement des sujets en contact.

3 . 3 . 1  -  Traitement local

Il comporte :

  • les imidazolés ou ciclopiroxolamine dans une forme galénique adaptée au cuir chevelu (solution, crème, shampooing) ;
  • la désinfection des bonnets, capuches, brosses avec un antifongique en poudre ;
  • la coupe les cheveux infectés du pourtour des plaques.

3 . 3 . 2  -  Traitement systémique

En première intention : griséofulvine.

En seconde intention : kétoconazole ou terbinafine (sauf chez l’enfant).

3 . 4  -  Dermatophytoses unguéales

Le traitement ne peut être fait qu’après identification mycologique du dermatophyte responsable. Sa durée doit être très prolongée. La guérison ne s’observe qu’après repousse de l’ongle (4 à 6 mois pour la main, 9 à 12 mois pour le gros orteil).

Les antifongiques locaux (solution « filmogène » ou crème sous occlusion) ne suffiront qu’en cas d’atteinte modérée et distale.

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