3  -  Composition d’une tumeur

Le tissu tumoral est constitué :

  • de cellules tumorales : cellules prolifératives anormales ;
  • d’un tissu de soutien (= stroma tumoral) fait de cellules et de substance extra-cellulaire dans laquelle est située la vascularisation tumorale. Les cellules du stroma ne présentent pas les anomalies génétiques des cellules tumorales.

3 . 1  -  Types histologiques des tumeurs

Les différentes composantes de chaque tumeur (cellules tumorales et stroma) peuvent présenter des aspects morphologiques particuliers qui peuvent être regroupés par types histologiques. Les tumeurs sont ainsi classées en fonction de critères histologiques communs, définis par les classifications internationales, éditées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), et remises à jour régulièrement. La reconnaissance de ces critères et le classement de la tumeur dans le type adéquat sont la base du diagnostic anatomopathologique de toute tumeur.

En pratique, les tumeurs sont classées en fonction de l’organe dont elles dérivent (ex : sein, foie, rein, os), (figure 7.2), puis en fonction de leur type histologique. Le type histologique correspond à la cellule normale dont la tumeur semble dériver.

Figure 7.2. Incidence des cancers par localisation et sexe
Estimations 2006, sans prendre en compte les carcinomes basocellulaires et spinocellulaires cutanés, ni les carcinomes in situ (sauf ceux de la vessie). (Adapté d’après Jemal A, et al. : Cancer statistics, 2006. CA Cancer J Clin 56 : 106, 2006.)

Au sein d’un même organe, les différents types histologiques de tumeur peuvent avoir une évolutivité particulière, un mode d’extension préférentiel et une réponse variable suivant les traitements. Les traitements sont donc adaptés en fonction du type histologique de chaque tumeur. Ainsi, bien que dans certains organes un type de tumeur soit nettement prépondérant (ex : les adénocarcinomes représentent 95 % des tumeurs malignes du sein), un autre type histologique de tumeur (ex : un lymphome ou un angiosarcome) peut s’y développer et nécessitera un traitement radicalement différent. De plus, certains types de tumeurs peuvent être héréditairement transmissibles et justifier une enquête génétique, d’autres sont des maladies professionnelles (ex : exposition à l’amiante et mésothéliome).

Remarque

Pour certaines tumeurs découvertes à un stade métastatique, l’organe d’origine (le « primitif ») n’est pas identifiable. Ces tumeurs sont alors classées uniquement en fonction de leur type histologique.

3 . 2  -  Différenciation tumorale

Le tissu tumoral tend à reproduire la structure et la fonction d’un tissu normal :

  • soit le plus souvent, l’aspect du tissu dont les cellules tumorales sont originaires ;
  • soit plus rarement un tissu différent : la tumeur est dite métaplasique.


Exemple : l’épithélium bronchique est bordé d’un épithélium cylindrique cilié. Les tumeurs bronchiques peuvent être des tumeurs à différenciation glandulaire ou des tumeurs à différenciation malpighienne lorsqu’elles surviennent sur une métaplasie malpighienne de l’épithélium bronchique.

La différentiation d’une tumeur est sa tendance à ressembler à un tissu normal ou embryonnaire. La tumeur est dite :

  • bien différenciée, lorsqu’elle ressemble nettement et de façon homogène au tissu normal ;
  • peu différenciée lorsque la ressemblance est lointaine ou focale ;
  • indifférenciée, ou anaplasique (ex : carcinome indifférencié défini comme une tumeur à différenciation épithéliale dont il est impossible de préciser la différenciation glandulaire ou malpighienne) (figure 7.3).
Figure 7.3. Différentiation tumorale : Liposarcome bien différentié (en haut) ou peu différentié (en bas)
Dans la forme peu différentiée, les grandes vacuoles lipidiques, caractéristiques des adipocytes, sont pratiquement absentes.
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