3  -  Orientation diagnostique devant une augmentation de volume des glandes salivaires – Place de l’anatomie pathologique


L’anatomie pathologique n’intervient qu’en cas de tumeur, et parfois en cas de maladie de système (figure 5).

Figure 5 : Orientation diagnostique d’une augmentation de volume des glandes salivaires

3 . 1  -  Augmentation de volume unilatérale, non inflammatoire (tumeur ?)


Tumeur : le plus souvent unilatérale (sauf tumeur de Warthin), évolution lente.

Séquence devant une suspicion de tumeur : examen clinique → IRM → cytoponction sous échographie.

En fonction de la tumeur suspectée, de l’âge, du stade, etc. : chirurgie → examen extemporané → diagnostic pathologique définitif.

Signes de malignité devant une masse des glandes salivaires : douleur (inconstante), non mobile, paralysie du nerf facial, ganglion cervical palpable.

1. Cytoponction à l’aiguille

Cytoponction à l’aiguille fine de la lésion sous repérage échographique : examen peu invasif, relativement sensible pour dépister le caractère malin de la lésion.

Il peut permettre certains diagnostics de lésions bénignes, évitant une chirurgie (tumeur de Warthin…).

Les adénomes pléomorphes sont le plus souvent opérés (risque de dégénérescence), sauf chez les sujets âgés ± comorbidités importantes (risque chirurgical).

JAMAIS de biopsie chirurgicale d’une lésion tumorale parotidienne (risque de traumatisme du nerf facial et d’essaimage des cellules tumorales).

2. Parotidectomie exploratrice avec examen extemporané

Devant une suspicion de tumeur : exploration chirurgicale avec monitoring per-opératoire du nerf facial.

Un examen extemporané peut être fait (très bonne sensibilité pour le diagnostic de lésions malignes).

Il apporte le diagnostic de certitude en plus du geste thérapeutique.

Le compte-rendu d’anatomie pathologique d’une exérèse chirurgicale pour tumeur primitive des glandes salivaires doit comporter les items suivants (recommandations INCa 2011) :

  • localisation/taille de la tumeur ;
  • type histologique : suivant la classification OMS en vigueur ;
  • en cas de tumeur bénigne : caractère complet de l’exérèse (oui/non) ;
  • en cas de tumeur maligne :
    • grade histopronostique,
    • emboles vasculaires (oui/non),
    • engainements périnerveux (oui/non),
    • caractère complet de l’exérèse (oui/non) (limites saines ou envahies),
    • si limite saine préciser la marge.

Critères permettant de déterminer le pTN :

  • extension extraparenchymateuse (non/oui) ;
  • si oui, préciser extension macroscopique et/ou microscopique et à quel tissu.

Critères relatifs aux ganglions :

  • localisation ;
  • nombre de ganglions envahis/nombre de ganglions examinés pour chaque localisation ;
  • si envahi(s) : capsule ganglionnaire (saine/dépassée) ;
  • taille du/des ganglions envahi(s) ;
  • caractère unilatéral ou bilatéral des ganglions envahis ;
  • pTN (préciser l’année d’édition).

3 . 2  -  Augmentation de volume bilatérale, non inflammatoire (maladie de système ?)


1. Maladies de système


Maladies de système : sarcoïdose (syndrome de Heerfordt), lupus, polyarthrite rhumatoïde, syndrome de Gougerot-Sjögren…

Faire une biopsie des glandes salivaires accessoires labiales à la recherche de :

  • granulome épithélioïde en faveur d’une sarcoïdose ;
  • dépôts de substance amyloïde en faveur d’une amylose ;
  • sialadénite chronique en faveur d’un syndrome de Gougerot-Sjögren (grading de l’infiltrat inflammatoire par le score de Chisholm et Mason : grade 1 à 4. Forte suspicion si grade 3 ou 4).

Le syndrome de Gougerot-Sjögren (SGS) est une affection inflammatoire chronique caractérisée par une sécheresse oculaire et buccale (syndrome sec). Le SGS est une maladie systémique, auto-immune, pouvant être primitive (isolée) ou secondaire (associée à une affection systémique : polyarthrite rhumatoïde, sclérodermie, polymyosite…). Sur le plan histopathologique, le syndrome de Sjögren se caractérise par une infiltration lymphoplasmocytaire des glandes salivaires.

Score de Chisholm et Mason

• Grade 1 : discret infiltrat inflammatoire
• Grade 2 : infiltrat modéré ou inférieur à 1 focus
• Grade 3 : 1 focus (> 50 lymphocytes)/4 mm2
• Grade 4 : > 2 foci/4 mm2

2. Lymphome de type MALT

Faire une biopsie des glandes salivaires accessoires à la recherche d’une prolifération lymphocytaire B (CD20 +/CD5-) associée à des lésions lympho-épithéliales.

3. Autres causes

Autres causes de lésions des glandes salivaires (parotide) sans indications d’examen anatomopathologique :

  • infection HIV : hyperplasie lymphoïde kystique (le plus souvent bilatérale). Pas d’indication à un examen anatomopathologique ;
  • parotidomégalies essentielles : alcool, cirrhose, médicaments, hypothyroïdie…Pas d’indication à un examen anatomopathologique.
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